L'enquête préliminaire du criminaliste Gerardo Nicolo a commencé dans la dispute, hier, en Cour du Québec. Un avocat de la poursuite, Me Mario Longpré, et un avocat de la défense, Me Michel Pelletier, se sont mutuellement accusés d'être en conflit d'intérêts. Chacun a demandé que l'autre se retire du procès.

Devant la tournure des événements, après la pause du midi, un autre procureur a annoncé au juge Jean-Pierre Dumais, venu spécialement de Québec pour entendre l'enquête préliminaire, que le ministère public retirait la requête en récusation à l'endroit de Me Pelletier.

 

En raison d'une ordonnance de non-publication du tribunal, il est toutefois interdit d'entrer dans le détail de ce débat fort intéressant, et assez animé par moments. C'est ainsi que Me Pelletier, qui était représenté par Me Martin Larocque, pourra assumer la défense de Me Gerardo Nicolo. L'équipe est complétée par Me Hassen Djemane, qui travaille dans le même immeuble que Me Nicolo, à Laval.

Reçu au Barreau en 2002, Me Gerardo Nicolo fait face à des accusations de tentative de corruption et d'entrave à la justice. Son inculpation est le résultat d'une délicate enquête qui a duré 10 mois. Le jeune avocat a été épinglé par un agent double de la GRC qui se disait prêt à lui refiler de l'information susceptible d'intéresser la mafia montréalaise. Il a été arrêté le 26 novembre 2008, à la sortie de sa résidence. Dès sa comparution, il a pu recouvrer la liberté contre une caution de 10 000$.

Hier, après avoir annoncé qu'ils faisaient marche arrière, les avocats de la poursuite ont appelé à la barre l'agent double de la GRC. Comme il est toujours actif, le juge Dumais a accepté qu'il témoigne derrière des portes closes. Journalistes et badauds ont été immédiatement invités à quitter la salle. Seuls les «membres du Barreau» peuvent assister à l'audience. L'enquête pourrait durer 10 jours. À voir ce qui s'est passé hier, on peut déjà craindre une dérive judiciaire, si l'affaire se rend au procès.