Il est «regrettable que des cas exceptionnels se retrouvent devant les tribunaux», a commenté la Ligue de hockey junior majeur du Québec, hier, en réaction à la condamnation d'un de ses anciens joueurs pour voie de fait armée. Ses dirigeants ont refusé de s'adresser directement aux médias, se contentant d'un bref communiqué.

«La LHJMQ prend acte de la décision de la chambre de la jeunesse et réitère son engagement d'offrir à ses joueurs un environnement sain et sécuritaire, a écrit la ligue. La LHJMQ possède une structure disciplinaire vigilante qui est en mesure d'imposer des sanctions disciplinaires sévères et efficaces de façon à décourager les comportements désobligeants.»

 

La LHJMQ a aussi rappelé qu'elle souhaite amener ses joueurs à devenir «des citoyens responsables et éduqués», tout en donnant «un spectacle de qualité dans un cadre financier rentable».

La ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, Michelle Courchesne, a pour sa part déclaré que les récents événements illustrent la nécessité d'enrayer la violence au hockey. «Ça démontre qu'on ne peut pas se comporter différemment sur la glace et dans le reste de la société», a ajouté Kim Ledoux, attachée de presse de la ministre.

Mme Ledoux a toutefois fait remarquer que le resserrement des règlements au cours des derniers mois dans la LHJMQ a entraîné des changements «encourageants».

Un sport en transformation

«La réglementation s'accentue, petit à petit, constate aussi l'anthropologue Suzanne Laberge, professeure à l'Université de Montréal. Maintenant, que ça déborde sur le plan criminel, on ne peut qu'applaudir.»

Mme Laberge s'intéresse de près à la question sportive, et elle donne un cours sur la violence dans l'activité physique. Elle dénonce la présence de bagarres au hockey, mais elle refuse de faire porter le blâme aux jeunes joueurs.

«Ils ont été élevés là-dedans, ils ont appris ces valeurs-là, ils les ont assimilées, croit-elle. Ça fait partie de leurs tripes. On ne peut pas leur demander de penser autrement. Ce n'est qu'en changeant les règlements qu'il y aura de moins en moins de personnes qui vont être socialisées avec ces valeurs-là. Et ça, ça commence au plus jeune âge.»

Appelé à réagir, Hockey Québec n'a pas voulu émettre de commentaires au sujet du verdict rendu hier. Le porte-parole de l'organisation qui chapeaute le hockey mineur dans la province a toutefois assuré que «sur tous les plans, il y a eu un resserrement de la discipline» au cours des dernières années.