Après quelques années d'attente, André Livernoche aura enfin l'occasion de réclamer une indemnité pour le meurtre brutal de son fils, lundi, lorsqu'il se présentera devant un juge québécois.

Il y a près de 10 ans, Alexandre Livernoche, qui avait 13 ans, a été agressé sexuellement et tué par un pédophile qui n'aurait pas dû être libéré de prison.

Le gouvernement du Québec a offert 17 500 $ à M. Livernoche, qui a refusé la somme du revers de la main.

La plupart des provinces et territoires canadiens comptent un programme d'indemnisation pour les victimes de crimes, bien que les modalités de chacun varient quant à l'importance des montants accordés et au moment des versements.

Toutefois, le Québec n'a établi aucune règle claire en ce qui a trait à l'indemnisation des victimes de crimes de nature violente.

M. Livernoche a fait sa demande d'indemnisation en 2006. Il affirme ne pas savoir à quoi s'attendre lorsqu'il se rendra en Cour supérieure du Québec, lundi, mais il estime que la question aurait due être réglée à l'amiable il y a longtemps.

«Que voulez-vous que je vous dise? Je vais en procès. Le système m'y a poussé», a déclaré M. Livernoche en entrevue.

«Je ne voulais pas aller en procès. Je ne crois pas en cela», a-t-il ajouté.

Alexandre Livernoche a été enlevé près de chez lui, à Sorel-Tracy, le 4 août 2000. Cinq jours plus tard, on le trouvait mort. Il avait été agressé sexuellement et enterré dans une sablière, ce qui avait bouleversé le Québec à l'époque.

La pédophile Mario Bastien a été déclaré coupable de meurtre au premier degré, en 2001, à la suite de l'assassinat du jeune garçon.

Bastien avait d'abord été condamné en 1995 à trois ans de pénitencier, notamment pour agression armée. On lui avait refusé une libération conditionnelle en 1997 car on le qualifiait de pédophile dangereux.

Il avait été libéré en 1998 avant d'avoir encore été arrêté, le 21 janvier 2000, pour divers crimes, puis libéré de nouveau deux mois plus tard.

En raison de la surpopulation à la prison de Trois-Rivières, Bastien avait été remis en liberté par un directeur de prison qui ignorait son penchant pédophile et ses nombreux problèmes psychiatriques bien documentés.