Incarcéré depuis trois ans pour avoir trempé dans l'exportation de marijuana à grande échelle, l'ancien policier Carl Thomas vient de quitter la prison pour une maison de transition. Néanmoins, il traîne un long passé de violence et de «camaraderie» avec des Hells Angels, indique un rapport de la Commission nationale des libérations conditionnelles (CNLC).

Après avoir été convoyeur d'argent à bord de camions blindés, Thomas, 47 ans, a travaillé une dizaine d'années à la police municipale de Magog. Maintes fois, il a été mêlé à des arrestations musclées. Il s'est aussi attiré les foudres de la direction et de ses collègues en raison de ses fréquentations douteuses. «Il vous arrivait, entre autres, de vous tenir avec des membres du crime organisé et de faire des jobs de bras», notent les commissaires qui ont examiné son dossier.

Après avoir quitté la police, Thomas s'est lancé dans le trafic de drogue avec son ami Daniel Pépin, ex-policier lui aussi, mais dans le Grand Nord québécois. En l'espace de quelques mois, au début de 2006, les deux hommes ont expédié plus de 500 livres de marijuana, d'une valeur de 1,1 million, aux États-Unis. Thomas organisait les livraisons et s'assurait des rentrées d'argent. Il était en contact aussi bien avec les producteurs qu'avec les fournisseurs de marijuana. En perquisitionnant à son domicile, les enquêteurs ont trouvé un pistolet et une carabine de calibre .22.

«Vous étiez en lien direct avec des membres des Hells Angels et vous avez été impliqué dans des bagarres et des histoires d'intimidation», soulignent les commissaires. Au cours de l'audience, Thomas a reconnu avoir commis ces gestes afin de percevoir de l'argent auprès de mauvais payeurs ou simplement pour «rendre service» à des personnes de son entourage. Repentant, il a imputé la majeure partie de ses «comportements de violence excessive» à un problème de consommation d'alcool.

Contrairement à Pépin, qui s'est vu refuser son élargissement le 17 février dernier, Thomas a cherché conseil auprès des agents correctionnels en vue de reprendre le droit chemin. Il a notamment pris part à une thérapie offerte par les Alcooliques anonymes, ainsi qu'à des séances de spiritualité. En maison de transition, Thomas devra continuer dans la même voie. Il recouvrera sa pleine liberté cet automne, aux deux tiers de sa peine.