Cinq ans après les faits, l'ancien ministre libéral Alfonso Gagliano maintient que le gouvernement fédéral n'avait pas le droit de le congédier de son poste d'ambassadeur au Danemark. Il en est tellement convaincu qu'il a décidé vendredi de porter en appel une décision de la Cour supérieure du Québec lui donnant tort.

M. Gagliano soutient que ses compétences n'ont jamais été mises en doute et qu'il a été relevé de ses fonctions par l'ancien premier ministre libéral Paul Martin pour des raisons «politiques», liées au scandale des commandites.

Il ajoute qu'il avait été nommé pour quatre ans et que son renvoi à mi-mandat en 2005 peut être interprété comme un bris de contrat.

Il réclame plus de 8,5 millions $ pour perte de revenus, congédiement abusif et atteinte à sa réputation.

Le juge de première instance, Kevin Downs, a rejeté ses arguments au terme d'un procès tenu en mai dernier. Le magistrat a conclu que la nomination de M. Gagliano au Danemark était «discrétionnaire» et pouvait être révoquée à tout moment, «peu importe la qualité des services rendus».

Avant d'être envoyé en Europe du Nord pour y représenter le Canada, Alfonso Gagliano avait siégé au Parlement fédéral pendant 18 ans, entre 1984 et 2002. Ce comptable d'origine sicilienne a toujours représenté la circonscription montréalaise de Saint-Léonard, qui abrite une forte proportion d'Italo-Canadiens.

Il était ministre des Travaux publics de 1997 à 2000, pendant les belles années du désormais tristement célèbre programme des commandites. Il a toujours prétendu n'avoir rien su des dérapages de ses subalternes.

Il touche une pension d'ancien député et s'est récemment acheté un vignoble en Estrie.