Le nombre de crimes et leur gravité sont en baisse au Canada.

Les données de 2008 sur les crimes déclarés par la police, rendues publiques mardi par Statistique Canada, démontrent que le taux de criminalité et que l'Indice de gravité de la criminalité ont tous les deux diminué de 5 pour cent. Le Québec présente notamment un taux de gravité inférieur à la moyenne nationale.

Mais cela n'empêchera le gouvernement fédéral conservateur de prendre des mesures sévères pour réduire l'activité criminelle au pays, a indiqué mardi le ministre de la Justice, Rob Nicholson.

Il a également précisé que les conservateurs continueront à faire pression sur les partis de l'opposition pour qu'ils entérinent des projets de lois anticrime quand le Parlement reprendra ses activités à l'automne.

«Nous ne dirigeons pas le pays en fonction des dernières statistiques», a affirmé le ministre au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse Canadienne.

Les crimes violents ont aussi connu une diminution, mais dans une moindre mesure.

Il s'agit d'une cinquième baisse annuelle consécutive des crimes déclarés par la police, qui a rapporté environ 77 000 crimes de moins en 2008 que l'année précédente. Selon Statistique Canada, il y a eu une diminution de 28 000 vols de 5000 $ et moins, 22 000 entrées par infraction en moins et 20 000 vols de véhicules motorisés en moins.

La sévérité des crimes commis est en baisse dans quasiment toutes les provinces, mais c'est au Manitoba que ce déclin est le plus marqué. Toutefois, cette province a continué, en 2008, à avoir le taux d'homicides le plus élevé de tout le pays. A titre d'exemple, le taux de meurtres commis au Manitoba était 50 pour cent plus élevé que celui de la province figurant en deuxième place, soit l'Alberta.

La seule exception concernant le taux de crimes commis est l'Ile-du-Prince-Edouard, où l'on a noté, en 2008, une augmentation de sept pour cent.

Au pays, environ un crime signalé à la police sur cinq est violent. Bien que l'on constate 3500 affaires de violence de moins en 2008, les homicides, qui représentent moins de un pour cent de tous les crimes violents, figuraient parmi ceux qui ont progressé en 2008.

Le taux de crimes commis par des jeunes de 12 à 17 ans a pour sa part fléchi de cinq pour cent, une quatrième baisse en cinq ans. Le taux de crime violents commis par les jeunes de cette catégorie d'âge a également diminué de trois pour cent. Mais il est demeuré relativement stable depuis 2000.

Sur le plan géographique, la gravité de la criminalité est plus élevée dans le Nord et dans l'Ouest du pays. L'indice de gravité de la criminalité est calculé en fonction le gravité des sentences imposées par les cours. Par exemple, les crimes les plus sérieux et qui sont punis par plus longues sentences obtiennent des scores plus élevés.

A l'instar des provinces de l'Atlantique, le Québec et l'Ontario présentent des taux inférieurs à la moyenne nationale, avec des taux respectifs de 82,5 et 70,6. Le Nouveau-Brunswick affiche quant à lui un taux de 71,3.

Les taux les plus élevés de gravité sont enregistrés dans les Territoires du Nord-Ouest (337,7), au Nunavut (324,2) et au Yukon (181,5).

Parmi les provinces, c'est en Saskatchewan (156,1), au Manitoba (128,7) et en Colombie-Britannique (120,9), que l'on retrouve les taux les plus élevés. A l'opposé, l'Ile-du-Prince-Edouard (68,2) affiche le plus bas taux de gravité de la criminalité. Pour l'ensemble du Canada, il est de 90,0.