Alors que la criminalité est en hausse de 12% depuis le début de l'année à Montréal, les crimes liés aux gangs de rue sont en baisse. Cette «accalmie» ne diminue par les ardeurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour qui la lutte contre les gangs de rue est toujours la priorité.

Cette baisse est attribuable aux efforts du SPVM pour contrer le phénomène, et non à une diminution du nombre de membres de gangs, selon le directeur adjoint et responsable du dossier des gangs de rue au SPVM, Jacques Robinette. «Actuellement, il y a une certaine accalmie», a-t-il souligné hier en conférence de presse, au moment de son bilan semestriel sur les gangs de rue.

Bon an, mal an, Montréal compte de 300 à 500 membres de gangs de rue majeurs, selon le SPVM. Des membres de gangs de rue majeurs ont d'ailleurs pris part à la mini-émeute qui est survenue dans un parc de Montréal-Nord à la mi-juin, a indiqué le directeur adjoint.

Depuis janvier, 64 projets d'enquête visant les gangs de rue ont été amorcés. Un nombre équivalent à celui de l'an dernier, et ce, malgré les compressions de 13,8 millions imposées par la Ville ce printemps, a fait valoir M. Robinette.

La Fraternité des policiers de Montréal avait alerté la population au printemps, prédisant un été «chaud» en raison du manque de moyens pour enquêter sur le crime organisé. Des allégations que la direction du SPVM nie avec véhémence. «La lutte contre les gangs de rue est notre priorité. Aucune enquête n'a été touchée et ce ne sera pas le cas dans l'avenir non plus», a dit M. Robinette.

Les crimes commis par les gangs, dont les meurtres, ont même baissé, selon le SPVM.

En 2008, la police a attribué aux gangs de rue le quart des homicides et près de la moitié des voies de fait (48%) commis à Montréal. Tous crimes contre la personne confondus, il s'agit de 1 infraction sur 25. Depuis le début de 2009, 3 meurtres sur les 14 commis dans la métropole sont liés aux gangs de rue. C'est deux de moins qu'à la même période l'an dernier. Toutefois, il y a eu plus de tentatives de meurtre liées aux gangs qu'en 2008 (20 contre 17).

Le SPVM a aussi saisi 52 armes à feu dans ses opérations anti-gangs. La moitié de ces armes ont été saisies durant l'opération Axe, la plus importante enquête sur les gangs de rue menée par le corps policier à ce jour (55 arrestations, dont 25 personnes accusées de gangstérisme en février).

Au cours des dernières semaines, des crimes commis par des gangs de rue dans l'Ouest-de-l'Île, notamment à Pierrefonds, ont suscité des craintes chez les citoyens du secteur. Ce n'est toutefois pas devenu le nouveau «point chaud» de la ville, nuance M. Robinette. Les crimes de gangs sont répartis aux quatre coins de Montréal, selon une compilation faite par le SPVM des meurtres et tentatives de meurtre liés aux gangs survenus depuis janvier 2007 (Nord: 6 meurtres/32 tentatives; Sud: 6/36; Ouest: 8/23; Est: 7/26).

Le SPVM a tenu à rappeler que la lutte contre les gangs de rue est une «responsabilité collective», et non pas seulement l'affaire de la police. On a observé une diminution de la quantité d'information transmise par les citoyens au moyen de la ligne de dénonciation anonyme Info-Crime.