La Québécoise Louise Desnoyers pourrait connaître sa sentence ce mercredi devant un tribunal du Vermont, un peu plus de trois mois après avoir plaidé coupable à une accusation réduite de meurtre non prémédité de son fils cadet de 8 ans, Nicholas.

En vertu de l'entente conclue par les avocats de la poursuite et de la défense, elle devrait être condamnée à une peine de 10 à 15 ans de prison. Desnoyers, une Montréalaise de 51 ans, avait traversé la frontière avec son jeune fils Nicholas en août 2006. Elle l'avait ensuite noyé dans le lac Champlain avant de tenter de s'enlever la vie, en se coupant et en buvant du liquide lave-glace.

Elle avait d'abord été accusée de meurtre prémédité mais les avocats des deux parties ont ensuite conclu une entente soumise au juge Kupersmith en mars dernier. En échange d'un plaidoyer de culpabilité à une accusation réduite de meurtre non prémédité, l'État recommande une peine d'emprisonnement ferme de 15 ans, tandis que la défense s'est engagée à ne pas demander moins de 10 ans. La décision revient maintenant au juge Kupersmith.

Joint mercredi au Vermont par La Presse Canadienne, son conseiller juridique au Québec, le criminaliste Jean-Pierre Rancourt, a rappelé qu'il va s'agir tout de même d'une sentence sévère puisque les libérations conditionnelles sont pratiquement inexistantes aux États-Unis.

Mercredi matin, des amis de Desnoyers, dont des collègues enseignants, ont témoigné en sa faveur devant le tribunal américain. L'accusée devait également lire une lettre au juge Michael S. Kupersmith. Le magistrat pourrait donc prendre l'affaire en délibéré avant de rendre sa sentence.

Me Rancourt a expliqué que les avocats américains de Louise Desnoyers ont tenté de convaincre les autorités du Vermont que le traité qui existe entre le Canada et les États-Unis pour l'échange des détenus s'applique dans ce dossier. Selon le criminaliste québécois, les Américains s'objectent à cette demande, ce qui complique les démarches pour obtenir le transfert de Desnoyers dans une prison canadienne.

Tout indique donc que Desnoyers purgera sa peine aux États-Unis. Le temps qu'elle a passé en détention préventive lui sera crédité. Ensuite, elle sera renvoyée au Canada pour sa période de probation.

Lorsqu'elle a brutalement assassiné son fils, Louise Desnoyers était sur le point de rompre avec son conjoint des 30 dernières années. Elle a plus tard expliqué qu'elle avait tué son enfant pour lui éviter les souffrances de la séparation de ses parents.

Son piètre état psychologique a fait en sorte qu'elle a été déclarée inapte à subir son procès pendant plus de deux ans. Louise Desnoyers est suivie depuis trois ans par des psychiatres de l'hôpital du district de l'État du Vermont, où elle est détenue depuis le début des procédures.

Encore aujourd'hui, elle vit des périodes très difficiles. Pas plus tard que mardi soir, elle a raconté à Me Rancourt devoir reprendre son courage puisqu'«il y a quelques jours à peine, elle voulait tout lâcher. Elle préférait mourir que de continuer», avant de finalement reprendre ses esprits, selon ce qu'a relaté Jean-Pierre Rancourt.