Dans le flot des opérations policières médiatisées des dernières semaines contre le crime organisé, l'une d'elle, menée vendredi et visant le démantèlement d'un réseau de trafiquants de cocaïne liés à la mafia italienne, est pratiquement passée sous silence.
Cette frappe policière survenait au lendemain de l'offensive contre un réseau indépendant de revente de cocaïne actif sur le boulevard Saint-Laurent, dans le cadre de l'opération Norte.Baptisée Summum, celle de vendredi visait l'arrestation d'une dizaine de trafiquants accusés d'écouler de la coke au kilo dans des établissements licenciés du nord de la métropole, notamment dans deux bars de Saint-Léonard.
Malgré leurs similitudes, les deux rafles en autant de jours n'avaient aucun dénominateur commun, sinon la vente de cocaïne.
Au terme de l'opération, neuf hommes et une femme ont été épinglés et dix endroits ont été perquisitionnés. Trois des suspects ont été relâchés et les autres ont été accusés de possession de stupéfiants, trafic et complot pour trafic de stupéfiants. Les prévenus seraient de nouveaux visages dans le paysage interlope, de même qu'un tenancier de bar et une employée. Les policiers ont arrêté Sergio Di Primio, 31 ans, Mario Marguglio, 45 ans, Micheline Bourdon, 56 ans, Michele Di Lena, 37 ans, Alessandro Palermo, 57 ans, Sébastien Durocher, 34 ans et Claudio Lapolla, 33 ans. Ce dernier serait un parent de Mike Lapolla, un membre du clan Rizzuto abattu lors d'une fusillade qui avait éclaté en mars 2005 entre les murs du bar Moomba de Laval.
Durant leurs perquisitions, les policiers ont mis la main sur un véritable arsenal, soit six armes à feu, une arme de poing, un fusil de calibre 12 tronçonné, mais surtout une arme automatique AK-47 chargée à bloc.
L'enquête amorcée il y a environ deux mois par la section Moralité et stupéfiants de la région sud a connu un dénouement rapide grâce notamment au travail d'agents-doubles. «Les trafiquants faisaient affaires avec certains tenanciers pour écouler la cocaïne au quart dans leurs établissements. On a d'ailleurs retrouvé une cachette dans un des bars avec 250 quarts de cocaïne à l'intérieur», a raconté la commandante France Théorêt, chef de la section de l'intervention jeunesse et prévention de la région sud.
Un quart de cocaïne est évalué à environ 20 $ sur le marché noir.
Les policiers ont aussi saisi environ 15 000 $ en argent liquide durant l'opération Summum.