Un petit monticule de fleurs qui s'agrandit tranquillement sous l'oeil de voisins de toutes les nationalités: c'est ce qui restait des événements de dimanche soir dans un quartier de HLM de l'est de Montréal, au cours desquels un jeune homme dans la vingtaine est mort après avoir été atteint d'une balle à la tête.

Le quartier est connu pour ses flambées occasionnelles de violence, affirment les résidants interrogés. «Je trouve ça très dur de vivre ici: j'ai perdu 30 livres en un an, depuis que j'ai déménagé, confie Ginette Duval, 53 ans. Ça se bat, ça crie, ma petite-fille s'est fait vider sa chambre à notre arrivée.»

Mme Duval en veut à l'Office municipal d'habitation de Montréal, qui l'a transférée l'an dernier. «Ils ont détruit mon ancien bloc où j'habitais depuis 21 ans. Ça devait être temporaire; je viens d'apprendre que je suis là au moins jusqu'en 2011. Je suis écoeurée.»

Dimanche, vers 19h15, la victime était avec un groupe d'une quinzaine de jeunes, à l'angle de la rue Duquesne et de l'allée des Pruches, quand un homme s'est approché et a fait feu. La mort a été constatée à son arrivée à l'hôpital. «C'est un coin dur, on voit souvent la police, même si ça ne va pas aussi loin d'habitude, note Manuel Carrasqueira, 73 ans, résidant dans le quartier depuis 30 ans. Même le facteur ne veut pas y aller... Les livreurs de pizza, ils se font tout le temps voler!»

Toute la matinée hier, des policiers sur place ont interrogé des témoins et tenté d'obtenir une description du coupable. Aucune arrestation n'a encore été annoncée.

Deuxième homicide

Après ce meurtre, le 12e sur le territoire de Montréal en 2009, un deuxième homicide a eu lieu dans le quartier Petite-Bourgogne, à l'angle des rues Quesnel et Dominion. Vers 1h15, les policiers ont été alertés par des voisins qui ont entendu des coups de feu. À leur arrivée, ils ont constaté que deux hommes dans la vingtaine avaient été touchés. La mort de l'un d'eux a été constatée peu après à l'hôpital. La deuxième victime se trouve toujours dans un état grave, mais on ne craint pas pour sa vie.