Benoît Leroux, qui avait grimpé dans la structure du pont Jacques-Cartier habillé en superhéros, le 23 mai 2005, pour proclamer le message de Fathers4Justice, s'en tire avec une absolution conditionnelle et 180 heures de travaux communautaires à faire.

En imposant la peine, le juge Gilles Cadieux a fait valoir qu'il ne croyait pas que Leroux allait récidiver. D'autre part, le magistrat ne voulait pas nuire aux déplacements hors Canada de Leroux. L'homme de 52 ans, un ingénieur, pourrait être appelé à réaliser des contrats aux États-Unis. Mais principalement, c'est parce qu'il a une fille aux États-Unis. Cela fait des années qu'il ne l'a pas vue, en raison d'un conflit avec la mère, mais les choses pourraient changer un jour.

 

«Vous êtes réputé ne pas avoir été déclaré coupable. Si on vous pose la question, vous répondez non», a dit le juge à Leroux.

Ce membre de Fathers4Justice, qui s'est défendu sans avocat, était assez content du résultat, même s'il trouve que 180 heures de travaux communautaires, «c'est plus» que ce qu'un autre membre de Fathers4Justice (Andy Srougi) a eu pour avoir grimpé sur le même pont, à un autre moment.

Aujourd'hui, c'est au tour du coaccusé de M. Leroux, Gilles Dumas, de venir devant le juge Cadieux pour connaître sa peine. Dumas était le complice au sol de Leroux, le 23 mai 2005. Leur geste d'éclat avait forcé la fermeture du pont pendant près de trois heures ce matin-là, causant bien des inconvénients aux automobilistes et créant des embouteillages.

Précisons enfin que les deux accusés, qui se défendaient seuls, ont étiré le processus judiciaire. Entre autres, ils voulaient absolument être jugés par un jury, alors que les accusations sommaires auxquelles ils faisaient face ne le permettaient pas. Rappelons qu'au terme de leur procès, ils ont été déclarés coupables de méfait et de complot pour méfait. Dumas a en outre été reconnu coupable d'entraves, pour avoir tenté de s'échapper de la voiture de police après son arrestation. Les membres de Fathers4Justice affirment lutter pour le droit des pères, qu'ils considèrent bafoué au profit des femmes lors des divorces.