Un adolescent a été condamné vendredi à Toronto à une peine d'emprisonnement de deux ans et demi, devenant ainsi le premier individu condamné au pays dans une affaire de complot terroriste national visant à détruire des cibles canadiennes.

En rendant sa sentence, le juge John Sproat, de la Cour supérieure de l'Ontario, a souligné la gravité du crime reproché à l'adolescent, mais a pris en compte son désir de se reprendre en mains.

Le garçon pourrait par ailleurs être libéré dès maintenant en raison des règles de détention préventive.

L'adolescent, qui appartenait à une cellule terroriste surnommée «Toronto 18», a écopé une sentence d'adulte, mais une ordonnance provisoire de non-publication interdit de l'identifier pendant 30 jours.

Il avait été reconnu coupable en septembre dernier d'avoir aidé et travaillé au sein d'une organisation terroriste. Il s'agissait d'un premier verdict de culpabilité en vertu de la nouvelle loi anti-terroriste en vigueur au Canada.

L'adolescent devra aussi respecter une période de probation de trois ans et soumettre un échantillon d'ADN. Il ne pourra détenir quelque arme que ce soit pendant une période de 10 ans.

Le juge Sproat a estimé qu'il existait des preuves prépondérantes de l'existence d'une cellule locale terroriste islamique, qui envisageait de détruire des cibles canadiennes. Le juge a également rejeté les arguments de la défense selon lesquels ce complot était fantaisiste.

À l'été de 2006, une longue enquête menée par le SCRS et la GRC s'était soldée par l'arrestation de 18 individus dans la région de Toronto et la saisie de matériel visant à fabriquer des bombes.

La police alléguait que les suspects voulaient acheter des armes et faire exploser des camions piégés à l'aide de trois tonnes de nitrate d'ammonium.

L'affaire a pris une tournure inattendue lorsqu'il a été révélé que les dirigeants de la cellule terroriste voulaient entrer au Parlement, prendre des députés en otage et décapiter le premier ministre.

Dans les cas de trois autres adolescents et de quatre adultes, les accusations ont été abandonnées; les autres suspects n'ont toujours pas subi leur procès.