Un père de Montréal espère toujours revoir sa fille de 10 ans réapparue le mois dernier à Vancouver plus de deux ans après avoir été enlevée.

La police a trouvé Ashley Gonis après que la jeune fille eut fait une fugue du domicile de sa mère, situé dans la région de Vancouver, et appelé le 911 à partir d'une station de train de banlieue.

Il y a maintenant plus d'un mois que la fillette s'est manifestée, mais son père, Frank Gonis, qui a la garde exclusive de sa fille, a affirmé mardi qu'il ne lui était toujours pas permis de lui parler.

En fait, la mère d'Ashley, que les autorités du Québec soupçonnent d'avoir enlevé l'enfant, se prépare à recommencer les procédures judiciaires de garde d'enfant, mais sur un tout nouveau terrain de combat, c'est-à-dire une cour de la Colombie-Britannique.

Frank Gonis, qui a rangé les oursons en peluche, les vêtements et les dessins d'Ashley dans des boîtes, parce qu'il lui était trop douloureux de les avoir sous les yeux pendant qu'elle était portée disparue, a qualifié la réapparition de sa fille de miracle.

Mais sa joie s'est vite estompée. Le père dit vivre un cauchemar qui ne cesse de recommencer.

«Les parents ne devraient pas avoir à vivre une chose comme celle-là», a-t-il affirmé.

M. Gonis, qui rénove des maisons, craint que la bataille juridique qu'il a menée à Montréal et qui lui a coûté quelque 30 000 $ ne recommence en Colombie-Britannique, et ce, malgré le fait que la mère de sa fille soit considérée comme une fugitive au Québec.

L'année dernière, le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) a émis un mandat d'arrestation contre Araceli Bravo pour avoir présumément enlevé son enfant. Le document n'a cependant force de loi qu'au Québec.

«Nous travaillons toujours avec les systèmes judiciaires pour que le mandat soit étendu à la Colombie-Britannique, a assuré mardi le sergent Ian Lafrenière, porte-parole du SPVM. L'enfant est en sécurité, c'est l'essentiel.»

Le 10 avril, Ashley Gonis a joint la police à partir d'un téléphone public, affirmant s'être enfuie des mauvais traitements qu'elle disait subir chez elle. La police de Vancouver a par la suite indiqué que cette allégation était non corroborée.

Frank Gonis n'a toujours pas vu sa fille et ne lui a pas encore parlé depuis qu'elle est disparue, en janvier 2007.

«En Colombie-Britannique, ils agissent comme si j'étais le méchant, a-t-il dit. Quelle est la valeur d'une décision juridique du Québec?»