Basil Parasiris, acquitté du meurtre d'un policier mais condamné à 20 mois de prison pour possession d'armes prohibées, ne sera pas libéré après avoir purgé le sixième de sa peine. La Commission des libérations conditionnelles du Québec le lui a refusé, estimant qu'il représente un risque de récidive «inacceptable pour la société».

«La Commission est d'avis qu'étant donné la nature, la gravité et les conséquences de l'infraction commise, il y a lieu d'amorcer un changement beaucoup plus profond et plus significatif, afin de penser à une quelconque forme de libération, peut-on lire dans la décision rendue mardi. La demande de sortie préparatoire se veut nettement prématurée, étant donné le peu de cheminement effectué.»

 

Au début du mois de février, l'homme de 42 ans a été condamné à 20 mois de prison pour la possession et l'entreposage illégaux de quatre armes à feu. Ces armes avaient été découvertes dans son domicile le 2 mars 2007, au terme d'une fusillade qui a coûté la vie au policier Daniel Tessier. C'est Parasiris qui a fait feu sur l'agent, mais il a été acquitté de l'accusation de meurtre prémédité.

Les quatre armes, disposées à différents endroits dans sa maison, étaient chargées. Parasiris ne possédait ni certificat ni autorisation pour détenir trois d'entre elles.

Depuis qu'il a été incarcéré à l'établissement de Rivière-des-Prairies, Parasiris a suivi un cours de briquetage. Il a demandé à être libéré de façon préparatoire afin de faire un stage dans une entreprise de maçonnerie.

Mais la Commission fait valoir qu'il pourrait bien «adopter encore des comportements douteux et illégaux» s'il est remis en liberté. Elle souligne qu'il est endetté, même s'il a vendu ses parts dans ses commerces et un immeuble. Sa femme a perdu son emploi et il pourrait éprouver de l'anxiété face à sa famille. Ces facteurs, en plus de la mort du policier Tessier, auraient dû l'amener à solliciter l'aide d'un psychologue.

«Vous n'avez jamais ressenti le besoin d'aide psychologique, ni avant les événements, ni après, ni même en détention, ni même dans vos projets de sortie, ce qui est inquiétant pour la société», note la Commission.

L'organisme souhaite que Parasiris change de fond en comble le «système de valeurs délinquantes» qu'il a adopté dans les dernières années.

Parasiris a sept jours pour demander à la Commission de réviser sa décision. S'il ne se prévaut pas de ce droit, ou si la décision est maintenue, il pourra de nouveau tenter d'obtenir sa libération conditionnelle au tiers de sa peine, soit à la mi-juillet.