Trois jours après son viol allégué, l'automne dernier, Sabine portait de gros bleus sur les avant-bras. Hier, la femme de 47 ans, handicapée mentalement et physiquement, a témoigné par vidéoconférence au procès de Serge Levac, identifié comme étant son agresseur.

M. Levac, 47 ans également, est accusé d'introduction par effraction, agression sexuelle grave, et menaces de mort à l'égard de Sabine (nom fictif).

 

Les crimes seraient survenus le soir du 2 octobre dernier, dans le logement que Sabine occupe, dans un HLM du sud-ouest de Montréal. Atteinte entre autres de trisomie, Sabine fait visiblement beaucoup d'efforts en cherchant ses mots, et il est difficile de la comprendre en raison de ses problèmes d'élocution.

Selon sa version, un homme, qu'elle identifie comme étant Levac (fils d'une résidante qui habitait l'immeuble au moment des faits), est venu frapper à sa porte le 2 octobre dernier. Sabine dit avoir regardé dans l'oeil magique. Elle ne se souvient pas si elle lui a ouvert, mais Levac est entré par la porte, elle en est sûre. Elle affirme qu'il l'a alors déshabillée, qu'il a « poussé ses jambes « et qu'il a mis son pénis dans son vagin. Cela s'est passé sur son lit, dans sa chambre. Elle lui disait que ça faisait mal, et lui il répondait: chut. Levac, qui sentait l'alcool, avait un « gun «, dit-elle et il l'a menacée en lui disant qu'il ne fallait pas qu'elle parle. Ce gun était blanc, selon son souvenir. Après il est parti. « Bye bye fly «, a commenté Sabine, hier.

Si l'affaire a été mise au jour, c'est que Sabine en a parlé à un intervenant et à une voisine dans les jours suivants. La police a été prévenue. Le 5 octobre, soit trois jours après le crime allégué, les policiers ont pris une déclaration vidéo de Sabine. Elle avait de gros bleus sur les avant-bras. Parce que son agresseur la tenait fort et qu'elle se débattait, a-t-elle expliqué dans ses mots.

Malheureusement dans cette affaire, il n'existe pas de preuve d'ADN. Sabine a lavé ses draps et ses vêtements. Levac est porteur du VIH. Une arme a été trouvée dans le logement de sa mère. Celle-ci a quitté l'immeuble depuis.

La Couronne a terminé sa preuve en fin d'après-midi, hier. Ce matin, ce sera au tour de Me Pascal Lescarbeau, qui défend l'accusé, d'annoncer ses couleurs. La cause est entendue par le juge de la Cour du Québec Patrick Healy.