Quand ils clavardent sur l'internet et qu'ils y vont de comportements déplacés, les adolescents ne se doutent pas qu'ils peuvent se retrouver eux-mêmes avec de lourdes accusations sur les bras.

«On voit de plus en plus de ces jeunes qui en incitent d'autres à se déshabiller, qui les filment et qui envoient la vidéo à tout un groupe d'amis. Ce phénomène est vraiment problématique», relève Guy Bianchi, lieutenant-détective au Service de police de la Ville de Montréal, spécialisé dans les dossiers d'agression sexuelle et d'exploitation des enfants à des fins commerciales.

 

Chaque cas est particulier, et tous ne se retrouvent pas devant les tribunaux, note M. Bianchi, mais les jeunes doivent néanmoins faire attention.

En 2005, un jeune de Toronto l'a appris à ses dépens. Par vengeance, il avait affiché des photos de son ex-amie de coeur nue, puis essuyé ensuite des accusations de pornographie juvénile.

«L'objectif n'est pas de mettre les jeunes derrière les barreaux au premier geste déplacé fait sur l'internet, mais il faut néanmoins envoyer un message très clair, note Signy Arnason, directrice de Cyberaide.ca, l'un des sites les plus actifs dans la prévention de la cybercriminalité. Souvent, les policiers se contentent d'une visite au domicile de l'adolescent. Quand ils frappent à la porte, les parents ne sont pas peu surpris...»

Selon les données de Statistique Canada publiées hier, un peu moins de 10% des auteurs présumés de leurre d'enfants ont eux-mêmes moins de 18 ans.