La liberté d'un trafiquant de drogues lié au gang de la rue Pelletier, Joël Samedy, aura été de courte durée. Onze mois après sa sortie de prison, la Commission nationale des libérations conditionnelles (CNLC) l'a renvoyé terminer sa peine «en dedans», hier, lors d'une audience au pénitencier Leclerc, à Laval.

Au terme du superprocès du gang de la rue Pelletier, l'homme de 46 ans a écopé d'une peine de trois ans et demi de prison pour trafic de cocaïne, possession de drogues et complot en 2007. Il avait obtenu sa libération conditionnelle au sixième de sa peine, moins de huit mois après avoir reçu sa sentence. Le gang de la rue Pelletier vendait de la drogue dans Montréal-Nord. Ce groupe criminel a été le premier gang de rue à être inculpé de gangstérisme au Canada.

 

La Commission a été patiente, accordant à M. Samedy «le bénéfice du doute» à ses premiers bris de conditions, lui ont rappelé les commissaires, hier, lors de l'audience tenue pour révoquer sa libération. Mais leur patience a des limites. «Le risque pour la société est inacceptable», ont-ils conclu. Joël Samedy a consommé de la cocaïne, alors que cela lui était interdit, en plus d'avoir continué à entretenir des fréquentations criminelles.

Après avoir subi un test positif à la cocaïne, il a nié avoir rechuté à son agente de libération conditionnelle. Questionné sur son mensonge, hier, M. Samedy a dit avoir menti parce qu'il avait peur de retourner en prison. C'est la mort de son père en Haïti qui l'aurait fait rechuter. À la même période, il a découvert que l'un de ses enfants dont il a perdu la garde vendait de la drogue dans le métro de Montréal.

Depuis qu'il est de retour à Leclerc, M. Samedy fréquente un groupe d'aide pour toxicomanes. Les commissaires de la CNLC n'ont toutefois pas «senti» sa motivation à changer de vie. Samedy devra donc purger les deux tiers de sa peine avant de recouvrer la liberté.