Un autre épisode de l'affaire Basil Parasiris s'est conclu hier après-midi au palais de justice de Longueuil. Après avoir été acquitté en juin du meurtre du policier Daniel Tessier, l'homme a été condamné hier à 20 mois de prison, moins les quatre mois de détention préventive, pour la possession et l'entreposage illégaux de quatre armes à feu.

Le juge André Vincent de la Cour supérieure a donc retenu la suggestion commune de la poursuite et de la défense concernant la sentence de l'homme de 42 ans. Le 2 mars 2007, Basil Parasiris a fait feu sur un policier, Daniel Tessier, lors d'une opération policière dans sa résidence de Brossard. Les enquêteurs de la Sûreté du Québec ont trouvé au total quatre armes de poing dans la maison: deux dans le placard de la chambre principale, une dans une armoire en haut de la hotte de la cuisinière et la quatrième, celle dont M. Parasiris s'était servie le matin du 2 mars, dans la cuvette de la salle d'eau adjacente à la chambre principale. Plusieurs munitions ont aussi été trouvées.

 

Les quatre armes étaient chargées et en condition de tir, a noté le juge Vincent. Basil Parasiris ne possédait ni certificat ni autorisation pour détenir trois de ces armes. Pour la quatrième, M. Parasiris détenait un permis pour sa possession mais n'avait pas l'autorisation légale pour la détenir dans sa résidence.

«Aucune de ces armes n'était entreposée de façon sécuritaire et pouvait être facilement accessible à toute personne se trouvant dans la résidence, y compris les enfants», a déclaré le juge.

Le juge a également considéré comme facteur aggravant le fait que des armes ont été achetées à «un camionneur se trouvant dans un centre d'achat». «Vous possédiez une arme pour laquelle un certificat avait été émis et vous connaissiez donc les exigences de la Loi pour l'acquisition d'armes à feu.» Le juge n'a pas non plus accepté le motif pour lequel Basil Parasiris a expliqué avoir besoin de cet arsenal à sa résidence. «La peur d'être victime d'une intrusion de domicile ne peut, en aucun cas, être une justification pour (...) acquérir illégalement des armes à autorisation restreinte.»

Basil Parasiris, qui avait plaidé coupable aux huit chefs d'accusation, n'avait pas de casier judiciaire et a exprimé «du regret et de la compassion vis-à-vis la victime» dès son arrestation, souligne le juge Vincent.

L'homme n'en a cependant pas terminé avec les tribunaux: il a intenté en novembre une poursuite civile de 1,5 million en dommages et remboursements de frais d'avocats contre la Ville de Laval et le Procureur général du Québec.