Un incendie d'origine suspecte a lourdement endommagé un immeuble commercial du quartier Parc-Extension, dans la nuit de lundi à aujourd'hui.

Peu après 1h du matin, la police de Montréal a reçu un appel d'urgence lié au déclenchement d'une alarme de cambriolage dans le bâtiment situé au 671, rue Jean-Talon Ouest, à l'angle de Bloomfield.Sur place, les policiers ont constaté que le hangar de bois adjacent à l'immeuble était la proie des flammes.

«Cela nous porte à croire que quelqu'un est entré par effraction pour mettre le feu à l'immeuble», a indiqué Lyn Labelle, porte-parole de la police de Montréal. L'incendie est probablement d'origine criminelle, précise-t-elle. Une enquête est en cours.

Le feu a pratiquement détruit le hangar et sérieusement endommagé la poissonnerie «Pêcherie marine», situé au rez-de-chaussée. Les commerces du premier étage ont également subi d'importants dommages. Le bâtiment est une perte « pratiquement totale », selon la police de Montréal.

L'immeuble appartient à Aashaish Holding Inc, une compagnie dont le propriétaire habite en Angleterre, a précisé Sheikh Sabir Mohammad, le gérant de l'immeuble.

L'homme, rencontré sur les lieux ce matin, a dit ignorer les causes du sinistre. « La police m'a dit que c'était probablement criminel, mais moi, je n'ai rien vu », a-t-il dit.

Le hangar où les flammes ont pris naissance était loué par un couple qui tenait une petite fabrique de vêtements.

Selon les autres locataires des lieux, les deux individus ont déménagé il y a quelques jours car leur commerce avait été endommagé par une inondation.

«Hier encore, ils sortaient des boîtes et les mettaient dans leur véhicule», a commenté Faheem Anwar, propriétaire de la boutique de vêtements adjacente.

Le gérant de l'immeuble, Sheikh Sabir Mohammad, a dit ignorer où ses deux locataires étaient allés. « Ils ne m'ont rien dit et ne m'ont même pas remis les clés», a-t-il affirmé.

En matinée, la désolation régnait parmi les locataires. Jasmin Ara, propriétaire d'un salon de beauté, tentait tant bien que mal de mettre de l'ordre. Chaises et éclats de verre gisaient au sol. De la mousse isolante sortait des murs.

«J'ai des assurances, mais il va falloir tout recommencer à zéro», a-t-elle soupiré.

Rashia Abdur, comptable, sortait des boîtes de documents du petit local qu'il loue. «J'ai tout perdu. Je ne sais pas où je vais aller maintenant.»