Au lendemain de l'accident ayant coûté la vie à un adolescent à Saint-Hyacinthe, le ministère des Transports a annoncé hier qu'il analysera le tronçon de la route où l'embardée a eu lieu.

«Si ça peut éviter un autre accident, c'est tant mieux», a réagi le père de la victime, René Bourgeois.

À la demande du ministre délégué aux Transports, Norman MacMillan, des spécialistes feront une «analyse fine» du tronçon de la route 137 qui relie Saint-Hyacinthe à Saint-Dominique.

 

Dans la nuit de dimanche à lundi, Jacques Bourgeois, 17 ans, est mort quand la Honda Civic de son meilleur ami a heurté un ponceau d'une résidence privée. Les deux autres passagers ont été grièvement blessés, mais le conducteur de 17 ans s'en est tiré avec une jambe cassée.

La Presse a révélé hier que, depuis 10 ans, quatre accidents mortels se sont produits sur ce tronçon de 1 km de la route 137.

«L'analyse, qui sera faite en janvier, vise à déterminer si la route est sécuritaire et à corriger la situation si ce n'est pas le cas», a dit hier le porte-parole du Ministère, Paul-Jean Charest.

M. Charest a précisé que la route 137 était conforme aux normes de sécurité du ministère des Transports.

Le père de la victime réagit

Joint à son domicile de Saint-Hyacinthe, le père de la victime, René Bourgeois, s'est réjoui de cette annonce.

«C'est sûr que c'est souhaitable, mais l'état de la route n'est pas le seul facteur de l'accident», a-t-il dit.

Au bout du fil, René Bourgeois est loquace, malgré la terrible nouvelle qui s'est abattue sur lui à 5h du matin, lundi. «Si je parle aux médias, c'est dans l'espoir de sauver une vie, ou même d'éviter un seul accident», dit-il, la gorge serrée.

René Bourgeois estime qu'un énorme travail de sensibilisation doit être fait auprès des jeunes. D'ailleurs, il disait souvent au meilleur ami de son fils (le conducteur impliqué dans l'accident) de ne pas conduire trop vite.

L'alcool et la vitesse seraient en cause dans l'accident de lundi, selon la Sûreté du Québec (SQ). Malgré tout, le père de la victime n'en veut pas au conducteur.

«Tous les matins, ce petit gars-là va se lever en se disant que son meilleur chum est mort. J'ai juste le goût de l'aimer, et de lui dire: lâche pas, la game continue.»

Les deux blessés en vie

Les deux adolescents de 14 et 16 ans grièvement blessés lors de l'accident de lundi étaient toujours aux soins intensifs, hier. L'un d'eux a été transféré à l'hôpital Sacré-Coeur lundi soir pour subir une opération. L'autre, toujours hospitalisé à l'hôpital Sainte-Justine, est maintenant dans un état stable.

Quant au conducteur, aucune accusation n'a été portée contre lui jusqu'à présent. La SQ attend les résultats du prélèvement sanguin, qui seront disponibles dans quatre à huit semaines.