Un citoyen canadien soupçonné d'espionnage pour l'Irak, son pays natal, à l'époque de Saddam Hussein, s'est vu refuser une libération sous caution par un juge américain, mardi, qui s'inquiétait de le voir revenir au Canada.

Le juge fédéral a ordonné le transfert au Maryland de Mouyad Mahmoud Darwish, âgé de 47 ans, qui fera face à des accusations de conspiration en tant qu'espion pour un gouvernement étranger. Le résidant de Markham, en Ontario, a été arrêté le 24 décembre alors qu'il passait la frontière, à Buffalo. Le département américain de la Justice a déposé une poursuite au criminel, lundi, dans le Maryland, où Mouyad Mahmoud Darwish a travaillé comme cuisinier.

Les procureurs ont soutenu que des documents saisis par l'armée américaine à la suite de l'invasion de l'Irak en mars 2003 établissaient que le citoyen canadien avait reçu de l'argent des services de renseignement irakiens pour son aide.

L'un de ces documents, daté du 6 août 2002, indique que Mouyad Mahmoud Darwish aurait fourni des informations selon lesquelles des volontaires irakiens étaient entraînés par des militaires américains en Virginie et recevaient 2000 $ par mois.

Le citoyen canadien figure parmi au moins une douzaine de personnes accusées par le département américain de la Justice d'espionnage pour le compte du président irakien Saddam Hussein ou des services de renseignement, selon les autorités fédérales.

Plaidant contre une libération sous caution du citoyen canadien, l'avocat américain Gregory Brown a fait valoir que les accusations portées contre Mouyad Mahmoud Darwish aux États-Unis n'entraîneraient probablement pas une procédure d'extradition si l'accusé devait revenir au Canada.