Un homme de 41 ans a raconté à un sexologue mandaté par le tribunal que ses relations avec sa belle-fille de 12 ans avaient commencé quand elle l'avait rejoint dans son lit pour lui demander d'avoir des activités sexuelles. Il prétend qu'elle est montée sur lui en prenant dans une main son pénis pour l'enfoncer elle-même dans son vagin.

Hier matin, au palais de justice de Saint-Jérôme, Me Claudia Carbonneau, procureure de la Couronne, a informé le juge Jean Sirois, de la Cour du Québec, qu'elle réclamait une peine de neuf ans d'emprisonnement pour cet homme qui a reconnu sa culpabilité à des accusations d'agressions sexuelles mettant la vie en danger.

 

Des relations sexuelles complètes ont eu lieu entre 2005 et 2007, au domicile familial situé dans la région de Deux-Montagnes, à raison d'une fois par mois. Il est interdit de dévoiler le nom de l'accusé afin de préserver l'identité de la victime. C'est la mère qui a porté plainte à la police locale.

L'homme, incarcéré depuis son arrestation, serait atteint de l'hépatite C et du virus du sida. Il aurait reçu ce diagnostic il y a 11 ans. Depuis, il a eu au moins deux enfants, dont un avec la mère de la victime, mais aucun ne serait atteint. Officiellement, il a quatre enfants provenant de trois lits différents.

Il a passé sa jeunesse dans des familles d'accueil où il a subi des agressions sexuelles d'hommes et il est devenu un habitué de différentes drogues. Il possède un casier judiciaire, mais n'a jamais été condamné auparavant pour des crimes sexuels.

Lors de l'entretien avec le sexologue, il a soutenu que la jeune adolescente était toujours habillée très «sexy», qu'il la percevait comme une «agace» et qu'après qu'il eut «cédé à la tentation, ils vivaient tous les deux comme s'ils étaient amoureux».

Dans son rapport déposé à la cour, le professionnel écrit que, d'après ses sources, l'accusé aurait été agressif et violent envers sa victime. «Il lui aurait fait des menaces, la traitant de noms pour l'humilier la rabaisser», précise-t-il.

Depuis son plaidoyer, il a été aussi vu par une agente de probation qui avait pour tâche de préparer un rapport pour le juge Sirois. Elle mentionne qu'une évaluation psychosexuelle révèle notamment un problème d'«hypersexualité». Le document fait aussi état de jalousie morbide.

De plus, les sévices subis par l'accusé auraient contribué à sa colère alors qu'il se sentait rejeté par ses parents et qu'il était utilisé sexuellement par des adultes responsables de lui. Les risques de récidive semblent élevés sans un suivi professionnel.

Le juge Sirois devait faire connaître sa sentence hier mais, étant donné que l'avocat de l'accusé, Me Luc Vaillancourt, n'avait pas encore reçu le rapport de l'agente de probation et du sexologue, le dossier a été remis au 21 janvier. Le ministère public s'est empressé de lui en faire parvenir une copie. Il n'est pas impossible que la poursuite fasse témoigner la victime, qui était d'ailleurs au palais de justice hier.