L'Estrie a été marquée hier par un deuxième incendie mortel en autant de jours, alors qu'une fillette de 12 ans a vraisemblablement péri dans le brasier qui a complètement détruit sa résidence de Saint-Malo. Sa mère a été gravement brûlée, mais on ne craint pas pour sa vie.

«Nous avons retrouvé une dépouille dans les décombres de la maison vers midi et tout porte à croire qu'il s'agit de la fillette qui manque à l'appel», explique Louis-Philippe Ruel, agent d'information pour la Sûreté du Québec en Estrie.

 

Il était 4h hier matin lorsque la voisine de la résidence incendiée, dans le 5e Rang de Saint-Malo, a téléphoné au 911. «Je dormais lorsque j'ai entendu des grands coups à ma porte. Ma voisine était en sous-vêtements, sans chaussures, les mains complètement noires, le haut du dos et le visage brûlés. Elle hurlait le nom de sa fille...»

Aussitôt, Diane a accueilli sa voisine et a composé le 911. Il était déjà trop tard pour la fillette: la maison était totalement embrasée. «Je ne voyais qu'une boule de feu.»

«La femme hurlait de douleur et hurlait le nom de sa fille. Elle disait: «Pourquoi ce n'est pas elle qui a réussi à sortir et moi qui suis restée en dedans?» Je lui ai demandé si elle était certaine que sa fille n'avait pas réussi à sortir, mais elle m'a dit non. Et qu'elle avait entendu sa fille hurler à l'intérieur avant de réussir à sortir elle-même...» se rappelle Diane avec émotion, en secouant la tête face à ces terribles moments.

Il aura fallu environ 19 minutes aux pompiers de Saint-Isidore-de-Clifton et à ceux de Becher's Fall, au Vermont, pour se rendre jusqu'à la résidence unifamiliale.

«À notre arrivée, il était déjà beaucoup trop tard: il ne restait plus que la cheminée et une partie d'un mur de la maison encore debout. Même si nous étions arrivés quelques minutes plus tôt, nous n'aurions rien pu faire de plus pour sauver la jeune fille», explique le directeur du Service des incendies de Saint-Isidore-de-Clifton, Gaétan Perron.

Les pompiers ont combattu les flammes jusqu'aux environs de 7h. Les enquêteurs de la Sûreté du Québec ont pris le relais vers 10h.

«Cette scène d'enquête sera très difficile parce que les preuves se sont écroulées en même temps que la maison. Est-ce que l'incendie est causé par un système de chauffage au bois? Par un chauffage d'appoint? Pour l'instant, nous ne savons absolument pas», a expliqué Louis-Philippe Ruel.

Au moment de l'incendie, le conjoint de la femme n'était pas à la maison puisqu'il est camionneur.