L'acteur montréalais Michael Rudder, blessé lors des attentats de Bombay, a atterri à l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau hier soir, près de trois semaines après les événements tragiques ayant coûté la vie à plus de 175 personnes.

C'est en fauteuil roulant, poussé par l'infirmière qui l'a escorté de Bombay à Londres, puis de Londres à Montréal, que Michael Rudder, épuisé mais tout de même souriant, a fait son entrée au pays hier soir. «Je me sens très bien, a-t-il assuré. Les médecins là-bas ont été formidables.» L'acteur qui a notamment joué dans Nouvelle-France a eu droit à une ovation de la part de la vingtaine de personnes qui s'étaient déplacées pour l'accueillir.

 

Mais ce n'est pas la fin de l'affaire de Michael Rudder, car l'une des quatre balles qui l'ont atteint est toujours logée dans son abdomen. Sitôt arrivé, l'acteur a été transporté par ambulance à l'Hôpital général de Montréal. Il rencontrera des médecins ce matin afin de savoir s'il est préférable de retirer la balle ou de la laisser en place. «Suivront ensuite de cinq à six mois de convalescence», a dit l'acteur.

 

Michael Rudder a expliqué hier soir comment il a survécu au massacre qui se déroulait partout autour de lui, dans le restaurant de l'hôtel Oberoi de Bombay. «J'ai été atteint une première fois au bras. Puis, pendant que ça saignait de partout, j'ai reçu une autre balle dans la jambe. Je me suis alors jeté au sol, et une autre balle m'a touché la tête», a-t-il dit.

 

Il a alors feint d'être mort. «Il fallait être mort pour survivre, dit-il. Nous étions plusieurs, empilés les uns sur les autres, saignant de toute part. Nous faisions tous semblant d'être mort. Partout autour de nous, les gens étaient morts», a-t-il dit, visiblement secoué.

 

Comme si ce n'était pas assez, Michael Rudder a dû combattre une intoxication alimentaire alors qu'il se remettait de ses blessures dans un hôpital indien.

 

De quoi méditer...

 

Les cours de méditation que l'acteur suit depuis une vingtaine d'année – et qui l'avaient d'ailleurs mené à Bombay – lui auront été salvateurs, affirme-t-il. «C'est un peu une graduation spirituelle pour moi, ce qui est arrivé à Bombay. Je sentais que mon corps était blessé, mais mon esprit se portait très bien, il était très alerte», a-t-il dit.

 

«J'ai beaucoup appris sur moi-même lors de mon séjour à Bombay.»

 

Deux amis, dont une jeune fille, avec qui il prenait son repas ont été tués sous ses yeux. «Pendant que (les terroristes) nous pulvérisaient de leurs coups de feu, je me disais que c'était si injuste. Je devais survivre», a dit M. Rudder.

 

Les attentats terroristes survenus à Bombay le 26 novembre ont fait deux victimes canadiennes. Il s'agit du médecin montréalais Michael Moss et d'Elizabeth Russell, la conjointe du Dr Moss.

 

La deuxième ressortissante canadienne blessée, l'instructrice de yoga torontoise Helen Connolly, avait été effleurée par une balle. Dix-sept autres Canadiens se trouvaient à l'intérieur des hôtels Taj Mahal et Oberoi quand les attaques ont débuté. Ils s'en sont tous sortis sains et saufs.