Nancy Michaud était douée, ambitieuse, charmante. Aux dires de tous, elle avait le talent pour réussir tout ce qu'elle aurait souhaité entreprendre. Et c'est à Rivière-Ouelle, non loin de Rivière-du-Loup, qu'elle a décidé de faire carrière et d'élever sa famille.

Nancy Michaud était une vraie fille de la place, l'une des rares à être revenue dans son village natal après ses études. À Rivière-Ouelle, on la connaissait bien. Et son départ fait mal. Très mal.

«Elle aimait la région, elle aimait Kamouraska. Et elle adorait son petit patelin», se souvient Rémi Faucher, ancien directeur à la coopérative alimentaire Dynaco, à La Pocatière, où Nancy a travaillé pendant cinq ans.

«D'après moi, c'était l'une des plus belles filles de la région. Elle était toujours fière, coquette et bien habillée», ajoute M. Faucher.

Celle qui a succombé le 16 mai dernier sous les mains d'un tueur était la cadette d'une famille de cinq filles. Cinq belles filles.

Nancy était une enfant éveillée, souriante. Jeune femme, elle avait choisi d'étudier en communications à l'Université Laval. À cette époque, elle voulait devenir animatrice de télévision. C'était son rêve.

«Ce milieu la fascinait», raconte Marie-Claude Chevignac, une amie de l'université. Mme Chevignac se souvient d'une fille ambitieuse qui, dès l'université, établissait des contacts et multipliait les efforts pour arriver à réaliser son grand rêve.

Les efforts de la jeune femme ont été récompensés par des résultats qui faisaient l'envie de certains. Après avoir terminé son bac, c'est à Rivière-Ouelle que Nancy Michaud a préféré retourner.

Elle a travaillé plusieurs années à la télévision communautaire de La Pocatière. «C'était parfait pour elle, quand on y pense, dit Marie-Claude Chevignac. Elle était tellement proche de sa famille.»

En 2002, Nancy Michaud a trouvé un nouvel emploi au sein du groupe Dynaco, une coopérative alimentaire, à titre d'agente d'information. Un petit rayon de soleil pour l'entreprise.

«C'était quelqu'un d'extrêmement dynamique, une belle personne avec beaucoup de joie de vivre», se souvient l'ancien directeur, Rémi Faucher. Au travail, Nancy était très impliquée. «C'est toujours elle qui organisait les parties de bureau», se souvient M. Faucher.

«C'était une soie, dit Maurice Gagnon, rédacteur en chef au journal Le Placoteux, de la région de La Pocatière. Ce n'était pas le genre d'agente d'information qui veut tout contrôler. Elle était courtoise, gentille.»

En février, elle a quitté le groupe Dynaco. Le bureau de comté du ministre Claude Béchard, situé à Saint-Pascal, lui offrait le poste d'attachée politique.

Nancy était mariée à Daniel Casgrain. Le couple a eu deux enfants, Charles-Étienne, 6 ans, et Maxime, 18 mois.

«C'était une mère de famille pleine d'amour, très souriante, aimante, joviale. Une femme d'entregent et d'un sourire merveilleux», se souvient le maire de Rivière-Ouelle, Roger Richard.