Parce que sa famille offre de bonnes garanties, qu'il n'a pas d'antécédent judiciaire et que la légitime défense sera vraisemblablement invoquée, un jeune homme accusé de meurtre a pu recouvrer la liberté, hier, au palais de justice de Montréal.

Dans le box des accusés, Cédrik Stark, 20 ans, avait la tête basse. Il est accusé d'avoir tué Vaughm Williams, un revendeur de drogues de 24 ans. Le drame est survenu le 23 septembre dernier, dans Côte-des-Neiges. Selon les explications fournies au juge hier, Stark avait donné 30$ à Williams pour se procurer de la mari, mais il ne l'avait pas reçue. Dans le but de récupérer son argent, le lendemain, Stark se serait rendu devant le domicile de la victime. Une querelle aurait éclaté. Williams aurait sorti un couteau, qu'il aurait toutefois échappé. Stark s'en serait emparé et aurait donné un seul coup au dos de la victime. La blessure a été mortelle.

 

Hier, après les explications du procureur de la Couronne Pierre Labrie et de l'avocat de la défense Pascal Lescarbeau, le juge Richard Mongeau a accepté de libérer Stark en attendant son procès. Il lui a toutefois imposé des conditions, dont un couvre-feu et un dépôt de 20 000$. «Vous êtes très chanceux», a-t-il dit au jeune accusé, avant de le prévenir qu'au moindre petit accroc à ses conditions, il allait se retrouver «en-dedans». Il a averti la mère et la tante de l'accusé, qui se sont engagées pour lui, d'être impartiales dans leur surveillance, sous peine d'avoir de «graves problèmes».

«Il y a un joueur de hockey célèbre qui a menti pour couvrir son fils», a dit le magistrat en faisant allusion à Guy Lafleur, qui s'est retrouvé avec une accusation de témoignages contradictoires.