Le sommeil de deux familles sans histoire a pris fin de manière brutale lorsque des coups de feu ont été tirés sur leur demeure respective, hier vers minuit, dans une rue tranquille de l'arrondissement de Saint-Hubert, à Longueuil.

«Je viens de recevoir des projectiles dans ma fenêtre et il y a des trous dans mes murs!» s'est exclamé un occupant d'une des deux maisons ciblées, lors d'un appel au 911.

 

Plusieurs résidants du voisinage ont également alerté les autorités lorsque les décharges d'arme à feu, huit au total, ont déchiré la nuit.

Les deux maisons unifamiliales prises pour cible sont presque situées côte à côte dans la rue Balmoral. Un couple et deux adolescentes, de même qu'une mère et son enfant de 6 ans roupillaient dans chacune d'elle lorsque les coups de feu ont résonné. Le conjoint de cette dernière travaillait de nuit.

Des projectiles ont même abouti dans le divan d'une des deux résidences.

Par chance, les occupants des deux maisons, dont le style architectural est quasi similaire, s'en sont tirés indemnes. «C'est sûr que quelqu'un visait une des deux demeures», croit Alexandre Lévesque, dont la résidence est située entre celles atteintes de projectiles. Selon lui, il y a eu erreur sur la personne puisque ses voisins sont deux familles paisibles. Il raconte que les anciens résidants d'une des maisons, déménagés il y a un an, traînaient des dettes de drogue.

Les policiers de Longueuil, appuyés par les experts en balistique du Laboratoire de sciences judiciaires de la Sûreté du Québec, tentent de recoller les morceaux du casse-tête. «Aucune hypothèse n'est écartée. Ces gens ont-ils été victimes d'un tireur fou? Ont-ils été ciblés? Y a-t-il eu erreur sur la personne?» a résumé l'agent Gaétan Durocher de la police de Longueuil. Les enquêteurs tenteront aussi de déterminer si le ou les tireurs étaient à pied ou en voiture. Plusieurs douilles ont été retrouvées dans la rue. Aucun suspect n'est encore dans la ligne de mire des policiers.

Une partie de la rue a été fermée à la circulation une bonne partie de la journée.

Sur les lieux de la fusillade hier matin, les trous de balles étaient bien visibles sur la façade des deux résidences en briques. On en comptait deux sur le parement extérieur en tôle beige de l'une et deux dans une fenêtre à l'étage de l'autre. Par cette même fenêtre, l'occupante lançait parfois un regard nerveux à l'extérieur, le téléphone cellulaire sur l'oreille.

Un événement de cette nature n'avait rien pour rassurer le voisinage. «Je niaise toujours ma belle-mère parce qu'elle barre sa porte en plein jour. Je crois qu'on va continuer», a souligné Patrick Ayers. Il juge inconcevable que quelqu'un puisse en vouloir au couple avec un jeune garçon installé devant chez lui.

«On a entendu des coups de feu en pensant d'abord que c'était des pétards», a souligné pour sa part Georgette Bernatchez, une autre voisine. «On n'a jamais vécu ça ici, c'est inquiétant», a-t-elle ajouté.

Des voitures de police étaient garées devant les deux maisons visées. Interrogés par La Presse, des occupants des deux maisons ont préféré ne pas commenter les événements.