Une partie du stationnement souterrain d'un immeuble à logements de 17 étages s'est effondrée ce matin sur le boulevard Deguire à Montréal, faisant un mort.

L'homme qui était coincé sous les décombres du stationnement souterrain a été retrouvé sans vie. Le livreur ne répondait pas aux appels des secours. Un témoin avait aperçu la présumée victime dans son véhicule quelques secondes avant l'effondrement. Les phares du véhicule étaient allumés à l'arrivée des secours.

Pour les pompiers, il s'agit d'une opération extrêmement difficile en raison des risques d'effondrement. «La dalle de béton du premier étage s'est effondrée en V», a indiqué Aimé Charette, chef aux opérations du Service de sécurité incendie de la Ville de Montréal.

Le premier étage du sous-sol serait apparemment tombé sur l'étage en dessous. Des voitures seraient coincées sous les décombres. Quelque 25 camions de pompiers sont sur place.

Des ingénieurs en structure de bâtiment ont été demandés en renfort pour analyser la situation.

Les résidents ont été évacués sur le trottoir en face de l'immeuble. Certains avaient l'air paniqués, le cellulaire vissé à l'oreille pour réconforter leurs proches. «On ne sait pas ce qui s'est passé, mais c'est un vieux building qui manque d'entretien», a souligné un des locataires qui habite l'endroit avec son épouse depuis sept ans.

Rita Chidiac l'a échappé belle. Comme tous les matins, elle devait grimper dans sa voiture vers 8h30 pour aller travailler. Son véhicule est garé dans le stationnement souterrain. Ce matin, elle a traîné quelques minutes de plus chez elle. Son léger retard lui a sans doute sauvé la vie, le stationnement s'est effondré sur sa voiture. «J'ai vu toutes les voitures écrasées, une dizaine», a confié la jeune femme, secouée.

Un autre locataire croit que l'eau de la piscine extérieure installée au-dessus du garage de trois étages pourrait avoir eu pour effet de désagréger la structure en béton. Selon lui, le plancher du stationnement impliqué était en mauvaise état. «Ça faisait un bon bout de temps qu'il était mou, craquelé. Ils ont colmaté avec un peu de ciment mais n'ont pas réparé», a souligné le résident, qui avait même décidé de garer sa voiture ailleurs par précaution.

Perché au 15e étage, Rolland Gagné se demandait ce qui se passait quand l'alarme incendie a résonné. «Des pompiers ont buché dans ma porte en criant: faut sortir!»

Employés sous le choc

Ginette Desrosiers venait d'arriver dans les bureaux de Courrier express dentaire lorsque ses collègues ont fait irruption, catastrophés. «Le plancher est tombé! Les gars sont en dessous!», a lancé l'un d'eux.

La présumée victime coincée sous la dalle de béton serait un des livreurs de cette compagnie, dont le quartier général est niché à l'intérieur de l'immeuble impliqué, au 135, boulevard Deguire.

Avec une poignée de collègues, Mme Desrosiers s'est précipitée sur les lieux de l'effondrement. «Il y avait de la poussière partout, mes collègues étaient en choc. Un des livreurs a tenté de sortir notre collègue coincé sous le ciment, mais il s'est blessé à la main», a raconté l'employée.

Le livreur décédé serait un homme d'une quarantaine d'années, à l'emploi de la compagnie depuis environ deux ans. «Un gaillard de 6 pieds 4, un bon gars très travaillant», a souligné Mme Desrosiers.

Il y a une ou deux semaines, les livreurs avaient aperçu un tuyau d'eau chaude couler toute la journée à gros débit sur l'étage qui s'est affaissé.