Les vols de cuivre ont presque doublé entre 2006 et 2007 à Hydro-Québec, selon des informations obtenues par La Presse par la loi d'accès à l'information.

Le prix des métaux continue de stimuler les malfaiteurs, si bien que de 363 vols pour des dommages de 2,4 millions de dollars en 2006, on est passé à 555 vols et 4,3 millions de dommages l'an dernier. Pour les six premiers mois de 2008, Hydro-Québec signale 157 vols et des dommages de 389 000$.

 

Le coût par infraction était de près de 7000$ en 2006 et 2007, mais plus proche de 2500$ cette année. Les coûts incluent celui du matériel volé, mais aussi celui des réparations.

Selon Flavie Côté, porte-parole d'Hydro-Québec, les voleurs ont changé de cible. «En 2007, c'était surtout des vols dans les postes de transport, ce qui entraîne des coûts plus élevés à réparer, dit-elle. En 2008, les vols ont plus frappé le réseau de distribution.» Mme Côté attribue la baisse des vols cette année à l'abondance de la neige, qui a rendu les installations moins accessibles.

Selon Charles Paradis, président de la section locale 1500 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), qui représente les employés de métier d'Hydro-Québec, les vols sont «épidémiques» ces dernières années, malgré l'ajout de plusieurs mesures de surveillance.

«C'est surtout les postes de transformation qui sont ciblés, dit-il. Il y a des fils de cuivre pour la mise à la terre qui sont accessibles sur les éléments extérieurs.» Chaque poste peut ainsi contenir «quelques dizaines de livres» de cuivre.

Ces fils doivent être remplacés rapidement pour garantir la sécurité des installations, dit-il.

Mme Côté signale que, pour les voleurs, les risques d'électrocution «sont très grands». «Évidemment, on décourage ces vols», dit-elle.

Hydro-Québec collabore avec la Sûreté du Québec dans ses enquêtes, mais n'a pas pu signaler d'arrestation. Selon M. Paradis, a priori, les vols sont le fait de personnes extérieures à l'entreprise. «Je n'ai pas eu connaissance que des employés aient été impliqués», dit-il.

En 2007, les vols de métaux arrivent au premier rang des crimes commis à l'encontre d'Hydro-Québec, loin devant les vols d'outils et d'équipement (346 000$), les méfaits (213 000$) et le vol d'équipement informatique (167 000$).

Avec la collaboration de William Leclerc