Les deux jeunes judokas qui affirment avoir été agressées sexuellement par l'entraîneur-chef du Club de judo Métropolitain, José Arandi, en 2003, étaient des adolescentes perturbées, et il ne faut pas croire ce qu'elles disent.

C'est ce qui se dégage du témoignage en défense de M. Arandi, 50 ans, ainsi que de celui de sa conjointe, Sonia Longpré. Appelée à la barre hier après-midi, la femme de 35 ans, qui a un bac en psychologie et une maîtrise en sexologie, a défendu son conjoint avec conviction. Elle était liée de près au travail de son conjoint et soutient qu'il «n'a jamais invité personne à la maison ou ailleurs».

 

Au sujet de l'une des supposées victimes, Mme Longpré a indiqué qu'elle avait «de grandes aspirations, mais ne fournissait pas les efforts. Elle avait un haut taux d'absentéisme». En ce qui concerne l'autre jeune fille, Mme Longpré l'a décrite comme une extravertie qui parlait à tout le monde de ses douleurs gynécologiques et se vantait de ses «activités de week-end».

Des versions différentes

Les deux adolescentes, qui étaient âgées de 14 et 15 ans au moment des faits reprochés, ont témoigné cette semaine.

L'une a raconté qu'elle s'était rendue chez Arandi l'après-midi du 1er juillet 2003 parce que celui-ci lui avait demandé de venir garder sa fillette. En arrivant, elle a toutefois constaté qu'il était seul. Elle dit qu'il lui a fait boire de l'alcool en aiguillant la conversation sur le sexe, puis a eu une relation sexuelle complète avec elle. Ensuite, alors qu'elle vomissait, il l'a emmenée dans le garage et laissée là un moment parce que des visiteurs étaient arrivés sur les entrefaites et qu'il devait les faire partir. L'accusé offre une tout autre version: c'est la jeune fille qui s'est présentée sans invitation chez lui ce jour-là, alors que sa femme était en voyage. Elle sentait déjà l'alcool en arrivant et elle a continué de boire en se servant elle-même dans sa réserve d'alcool. Il lui a donné la permission de le faire, et il le regrette aujourd'hui. Elle a vomi partout, même dans sa voiture quand il l'a conduite au métro. Il la trouvait dégoûtante.

Dans son bureau

L'autre jeune fille affirme qu'à deux reprises, en septembre 2003, l'accusé l'a fait entrer dans son bureau du Centre Claude-Robillard, l'a déshabillée et s'est livré à des relations sexuelles complètes avec elle.

M. Arandi nie avec véhémence et invoque des alibis que sa conjointe corrobore en grande partie. Le procès se poursuivra devant la juge Louise Villemure les 4 et 5 février prochains. En attendant, M. Arandi continue d'enseigner le judo, mais un autre adulte doit être présent.