Le Québec a connu l'an dernier son plus bas taux d'homicide en 40 ans, ont révélé hier les données rendues publiques par Statistique Canada. Mais la présence de gangs de rue se fait sentir sur le bilan canadien: désormais, un meurtre sur cinq est lié à un gang de rue.

Les données canadiennes révèlent aussi qu'autant de victimes ont succombé sous la lame d'un couteau (190) que sous les balles d'une arme à feu (188). Les armes de poing sont plus souvent utilisées que les carabines et armes de chasse. Les autres victimes sont mortes étouffées, étranglées, sous les coups de leur agresseur, ou encore lors d'un accident de la route.

 

Les gangs de rue jouent dur. Tous les homicides liés à des gangs, que ce soit entre membres de gangs ou envers des policiers ou des personnes innocentes, ont augmenté depuis 1991, constate Statistique Canada. Au pays en 2007, 117 homicides attribués à des gangs, soit environ un homicide sur cinq, ont été répertoriés. Ce sont 16 homicides de plus qu'en 2006.

Les armes à feu sont plus souvent utilisées dans les meurtres liés aux gangs (69%) que dans tous les autres (20%). C'est en Saskatchewan que la proportion d'homicides attribués aux gangs est la plus élevée, mais c'est Edmonton qui est la grande ville la plus touchée par le phénomène.

Prostituées et chauffeurs de taxi à risque

La grande majorité des victimes (84%) connaissaient leur agresseur. Il s'agissait la plupart du temps d'un membre de leur famille ou d'une connaissance. Un tiers des homicides ont été commis par un étranger ou une relation criminelle.

Outre les homicides attribués à des gangs, une victime sur dix trempait dans des activités illégales, comme la prostitution ou le trafic de drogue. Quinze prostituées sont mortes en 2007, alors que la moyenne depuis dix ans est de sept victimes.

Huit victimes de meurtre l'ont été alors qu'elles étaient au travail, dont quatre policiers. Les chauffeurs de taxi affichent l'un des taux d'exposition à un homicide les plus élevés parmi les emplois légitimes, rappelle Statistique Canada. «Depuis 1997, deux chauffeurs de taxi ont été tués chaque année en moyenne alors qu'ils étaient au travail, dont un en 2007.»

Violence conjugale et hommes agresseurs

L'an dernier au Canada, 51 femmes et 13 hommes ont été assassinés par leur conjoint ou un ex-conjoint. Ce sont 13 homicides de moins qu'en 2006, et le meilleur bilan depuis les années 1960. Par contre, les conjoints de fait sont plus souvent auteurs d'homicides que les époux mariés.

Les hommes sont en général plus souvent auteurs et victimes d'homicide. Les auteurs sont aussi de plus en plus jeunes: d'une moyenne de 29 ans en 2002, ils sont maintenant âgés de 24 ans. Les jeunes sont plus souvent mêlés aux homicides liés aux gangs et utilisent davantage les voies de fait que les armes à feu.

Au pays

C'est au Manitoba que le taux d'homicide est le plus élevé, suivi par la Saskatchewan, l'Alberta et la Colombie-Britannique. L'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador ont enregistré les taux les plus faibles, et le Québec a connu son plus bas taux d'homicide en 40 ans.

Saskatoon a le taux d'homicide le plus élevé au pays à 3,6 meurtres pour 100 000 habitants. Montréal est loin derrière, à 1,58.