Parce que de la dynamite, deux détonateurs et un plan manuscrit du métro Berri se trouvaient sous le siège arrière de sa voiture, Fayçal Ferhane, un changeur du métro, ne peut plus prendre ce moyen de transport.

Cette interdiction est l'une des conditions que le juge Gilles Cadieux a imposées à Ferhane, hier, pour sa mise en liberté. L'homme de 37 ans subissait son enquête sous cautionnement en même temps que sa femme, Fathia Rouan-Rami, âgée de 49 ans. Tous deux ont été arrêtés mercredi et accusés de possession d'explosifs et de 4g de cocaïne. Il y avait également 15 cartes de plastique vierges avec bandes magnétiques sous le siège de leur Honda Civic. L'affaire a fait grand bruit puisque l'arrestation a été réalisée avec le Groupe tactique d'intervention du SPVM, dans le stationnement d'un centre commercial. Devant le tribunal, hier, les deux accusés ont affirmé qu'ils ignoraient totalement que ce matériel était dans leur voiture.

 

Une source à la base

Un enquêteur du SPVM a tracé un bref résumé de l'affaire, hier. Tout a commencé le 3 octobre, quand une «source enregistrée» a indiqué à un policier qu'un certain Fayçal, employé du métro, transportait de la dynamite dans sa Honda. Quelques jours plus tard, Fehrane a été pris en filature. Mardi soir dernier, Mme Rouand-Rami est rentrée d'Algérie. Le lendemain matin, mercredi, elle est allée reconduire son mari au travail et a gardé la voiture. Elle s'est arrêtée au centre commercial à l'angle de la rue Jean-Talon et du boulevard Pie-IX, pour aller à la pharmacie. Lorsqu'elle est sortie de la voiture, elle s'est retrouvée encerclée de policiers qui lui ont ordonné de se coucher par terre et l'ont menottée. Son mari a été arrêté à son travail peu après.

Le couple d'origine algérienne est arrivé au Canada il y a une dizaine d'années. Ils disent avoir fui les massacres en Algérie pour venir vivre en paix au Canada. Madame est préposée aux bénéficiaires depuis plusieurs années au même endroit, tandis que monsieur a commencé à travailler à la STM comme changeur, en mars dernier, après une période de formation. Hier, le procureur de la Couronne Jean-Claude Boyer lui a appris qu'il était suspendu de la STM jusqu'à la conclusion de l'affaire.

Les accusés, qui n'ont pas d'antécédents judiciaires, ont été mis en liberté moyennant caution et sous diverses conditions. Ils reviendront devant le tribunal le 4 décembre pour la suite du processus.