Les circonstances entourant l'incendie majeur qui a ravagé 16 immeubles à logements, vendredi soir à Boisbriand, demeurent inconnues. Les autorités semblent toutefois écarter qu'une main criminelle soit derrière le brasier, dont les dégâts sont estimés entre 15 et 20 millions de dollars.

En point de presse en avant-midi à l'hôtel de ville de Boisbrand, les autorités ont fait le point sur le puissant sinistre, le plus gros de l'histoire de la ville à survenir dans un secteur résidentiel. Au total, près de 96 condos éparpillés dans 21 bâtiments ont été affectés. Seulement cinq des bâtiments touchés sont encore habitables. Les autres sont des pertes totales ou encore trop dévastés par l'eau et la fumée pour que quelqu'un y réside.

Si les causes de l'incendie restent à déterminer, son foyer semble quant à lui se préciser. «On croit que le feu a pris naissance au rez-de-chaussée d'un des bâtiments, là où des couvreurs avaient posé des membranes de fondation», a expliqué le directeur du Service de sécurité incendie de Boisbriand, Christian Grand'Maison.

Le feu s'est déclaré vers 18h30 et s'est propagé à une vitesse folle.

Il faut dire que seule une charpente de bois constituait l'extérieur d'une dizaine de bâtiments. «Peut-être qu'à l'avenir, il faudrait faire la finition le plus vite possible et éviter de laisser des bâtiments à aire ouverte comme ça», a laissé tomber M. Grand'Maison, qui précise cependant que la construction de ce projet domiciliaire a été faite selon les règles de l'art. «Le vent a été notre pire ennemi», a ajouté le chef des pompiers.

Au total, 125 sapeurs ont combattu les flammes, dont plusieurs dépêchés depuis les villes voisines.

Le projet Faubourg Boisbriand a été entrepris l'an dernier sur le terrain qui abritait jadis l'usine GM. Un important centre commercial voisine le chantier résidentiel.

Par chance, plusieurs résidents n'avaient toujours pas emménagé dans leur condo. Les secours ont seulement eu à évacuer 13 personnes réparties dans 11 unités de logement.

La majorité des sinistrés ont trouvé refuge chez des proches, les autres ont été pris en charge par la Croix-Rouge.

Personne n'a été blessé.

La mairesse Sylvie St-Jean s'est félicitée du temps de réponse des pompiers sur les lieux.

Désolation

Sur le site du Faubourg Boisbriand, le ciel bleu contrastait ce matin avec la vision de désolation offerte par les bâtiments incendiés. Des traces de fumée et des structures lourdement endommagés défiguraient les immeubles encore debout, devant les ruines de bâtiments complètement détruits par les flammes.

Des rubans jaunes ceinturaient toujours le site en chantier. «L'enquête n'est pas terminée», a justifié une employée sur place.

Ce périmètre empêche toujours les résidents de regagner leurs condos épargnés par le sinistre.

Par contre, les assureurs, les inspecteurs et les employés de la construction grouillent sur le site.

À l'occasion, certains sinistrés viennent contempler les dégâts et s'informer des nouveaux développements auprès du contracteur. «Un des messieurs étaient très découragés. Il devait recevoir ses meubles le lendemain de l'incendie», a raconté l'employée.