Trois membres du «gang de la 47e rue» du quartier Saint-Michel, décrits par le juge Jean-Pierre Bonin comme les têtes dirigeantes des Crips, ont été condamnés aujourd'hui à des peines de prison, pour trafic de stupéfiants, notamment du crack.

Hermann Belleville, 21 ans, a écopé cinq ans, tandis que Hervé Lamarre, 29 ans, a eu quatre ans.

Pour calibrer sa sentence, le juge Jean-Pierre Bonin a pris en compte le fait que les deux hommes n'avaient pas d'antécédent judiciaire à venir jusqu'ici.

Le magistrat a fait de même avec Josué Bernard, 28 ans, qui, lui, a de nombreux antécédents judiciaires, notamment pour violence. Celui que l'on décrit comme le chef a écopé huit ans. En soustrayant la détention préventive purgée par les trois hommes depuis leur arrestation, ce sont des peines respectives de 18 mois (Belleville), 39 mois (Lamarre) et 54 mois (Bernard), qu'ils écopent à partir d'aujourd'hui.

Le gang d'allégeance bleue avait établi son repaire dans un appartement de la 47e Rue, tandis qu'un autre appartement, situé un peu plus loin sur la même rue, leur servait de «crackhouse.»

Deux agents doubles ont infiltré le gang et ont réussi à faire une quarantaine de transactions de crack entre août et le 5 décembre 2006, moment de la frappe policière. Treize personnes ont été accusées, dans la foulée de cette affaire, dont cinq mineurs. Seuls Lamarre, Bernard et Belleville sont allés à procès. Les dix autres accusés avaient tous plaidé coupables.

La procureure de la Couronne Anne-Marie Oman semblait passablement satisfaite du dénouement.

«Il est très difficile de prouver l'appartenance à un gang de rue, a-t-elle dit en souhaitant qu'on consacre plus de ressources à la lutte contre les gang. Elle espère que les peines vont décourager les jeunes d'adhérer à ce mode de vie. «Il faut dénoncer pas seulement le trafic, mais tout ce que cela implique», a-t-elle dit.

Il est à noter que Bernard et Lamarre possédaient des munitions chez eux.