Un homme reconnu coupable d'avoir tué un autre conducteur et blessé deux adolescents alors qu'il textait au volant écope de quatre ans de pénitencier.

Il avait échangé plus de 30 messages texte alors qu'il roulait sur une route mal éclairée.

Rappelant que le message de ne pas texter au volant « ne passe pas » et « afin d'envoyer un message clair à la population », la juge Maria Albanese, qui a prononcé la peine en janvier, a statué pour une peine d'incarcération de quatre ans.

Martin Carrières a été reconnu coupable en avril 2018 de négligence criminelle causant la mort et de négligence criminelle causant des lésions corporelles.

Un soir de mars 2012, dans les Laurentides, le véhicule de l'homme s'est retrouvé dans la voie inverse et est entré en collision avec un véhicule qui circulait légalement dans sa voie.

Après la collision, l'un des premiers répondants a pris le cellulaire de Martin Carrières, maintenant âgé de 39 ans, et l'a remis à la police.

L'analyse des données cellulaires démontre qu'il a eu 34 échanges de messages texte entre 21 h 18 et 21 h 58, alors qu'il conduisait, ce qui explique l'accident, écrit la juge Albanese dans sa décision.

« La lecture des messages démontre que l'accusé les lit dès leur réception, car il répond rapidement. De plus, l'échange qu'il a avec sa conjointe est émotif et acrimonieux. »

C'était le cas car l'homme aurait dit à sa conjointe de l'époque qu'il allait chez sa mère ce soir-là, mais elle a ensuite appris qu'il avait plutôt rendez-vous avec une amie, « ce qui la rend de mauvaise humeur » et déclenche une enfilade de messages texte avec les deux femmes.

La juge Albanese souligne que la détermination de la peine appropriée est un exercice délicat.

Dans ce cas, elle a retenu que l'homme « a posé un geste prohibé par la loi en utilisant son téléphone cellulaire au volant, et ce, à répétition ». Sa responsabilité est totale, écrit-elle, car « aucun facteur externe n'a contribué à l'accident ».

Ce n'est pas par inadvertance ni dû à une inattention momentanée que l'accusé a causé l'accident ; il a fait preuve de négligence flagrante, tranche-t-elle.

Elle retient aussi que l'homme n'a aucun antécédent judiciaire et qu'il est apprécié de tous, écrit-elle. De plus, « l'accusé exprime des remords et des regrets qui semblent sincères ».

« Le Tribunal est bien conscient que peu importe la peine imposée, elle ne pourra jamais refléter la douleur des victimes. La réparation, s'il en est, est minime pour elles », poursuit la juge, avant de condamner l'homme à une peine de prison.