L'ex-pilote Normand Dubé, condamné à sept ans de réclusion la semaine dernière pour avoir saboté le réseau d'Hydro-Québec avec son avion, vient d'être libéré en attendant que la Cour d'appel entende sa requête pour faire casser le verdict de culpabilité et la sentence d'emprisonnement.

Son avocat, Mario Lavigne, avait fait valoir la semaine dernière devant le tribunal d'appel que l'homme de 56 ans n'était pas un danger pour la société, même s'il est décrit comme un individu « revanchard » au « caractère parfois violent » par le juge de première instance.

Dubé a toujours respecté les conditions qui lui étaient imposées depuis le dépôt d'accusations de méfait contre lui, et s'est toujours présenté en cour pour faire face à la justice, alors qu'il était libre pendant presque toute la durée des procédures, a rappelé Me Lavigne.

En acceptant la libération de Normand Dubé, le juge Martin Vauclair, de la Cour d'appel, semble être d'accord avec ces arguments, ajoutant que l'ex-pilote ne représente pas un danger important pour la société.

Le juge Paul Chevalier, de la Cour du Québec, qui l'a reconnu coupable et condamné à sept ans d'emprisonnement, avait souligné qu'il présentait des « risques de récidive inquiétants », mais tout de même limités.

Normand Dubé doit respecter certaines conditions, notamment une interdiction de prendre l'avion et de quitter le pays, et l'interdiction de s'approcher de plusieurs personnes avec lesquelles il est en conflit. Le tribunal conserve aussi sa caution de 10 000 $ ainsi qu'un engagement de son beau-père pour un montant de 20 000 $.

Celui qui était surnommé « le pilote des stars » a été reconnu coupable de méfait pour s'être attaqué aux lignes à haute tension d'Hydro-Québec, en décembre 2014, provoquant une panne qui a affecté 180 000 foyers et causé des dommages de près de 30 millions. Il avait maille à partir avec la société d'État à la suite d'un banal conflit, qui a dégénéré, au sujet d'une servitude sur son terrain.

Pour des motifs de « sécurité nationale », il est impossible de savoir quelles techniques ont été utilisées pour saboter le réseau d'électricité.

Hydro-Québec poursuit aussi Normand Dubé au civil pour 30 millions, pour les dommages à son réseau et les coûts engendrés par la mégapanne. De plus, il doit subir en février prochain son procès pour incendies criminels, menaces et harcèlement criminel.