L'ex-infirmière de l'Ontario qui a reconnu avoir tué huit personnes âgées dont elle avait la charge a été condamnée lundi à la prison à vie sans possibilité de libération avant 25 ans. Le gouvernement provincial a d'ailleurs annoncé le même jour l'ouverture d'une enquête publique sur cette affaire.

Elizabeth Wettlaufer avait plaidé coupable, le mois dernier, à huit accusations de meurtre prémédité, quatre chefs de tentative de meurtre et deux autres de voies de fait graves.

Ses crimes, qui ont été perpétrés dans trois établissements de soins de longue durée et une maison privée, font d'elle l'une des pires meurtrières en série du Canada.

Plus tôt lundi, elle avait déclaré lors de son audience de détermination de la peine qu'elle était vraiment désolée d'avoir tué et blessé des patients vulnérables dont elle avait soin.

Elle a ajouté qu'elle espérait que les familles de ses victimes réussiraient à trouver la paix et la guérison.

Elizabeth Wettlaufer a admis avoir utilisé de l'insuline dans les 14 cas, qui se sont déroulés entre 2007 et 2016. Elle a indiqué qu'elle croyait être un instrument de Dieu.

«C'est une trahison complète de la confiance lorsque le personnel soignant ne prolonge pas la vie, mais y met fin», a écrit le juge qui a imposé la peine.

«Elle était l'ombre de la mort qui passait auprès (des personnes âgées) pendant le quart de nuit qu'elle supervisait.»

En plus de sa peine de prison à vie, Wettlaufer a reçu une peine de prison de dix ans pour chaque accusation de tentative de meurtre, ainsi que sept ans pour chacun des chefs de voies de fait graves. Elle purgera ces peines simultanément.

Enquête publique

Le gouvernement ontarien a par ailleurs annoncé lundi la tenue d'une enquête publique «qui examinera les circonstances liées à cette affaire».

Dans un communiqué, le ministre de la Santé, Eric Hoskins et le procureur général, Yasir Naqvi, ont expliqué que la commission servira à faire la lumière sur les événements pour s'assurer qu'un tel drame ne se reproduise pas.

Le gouvernement finalise les détails de l'enquête, qui seront dévoilés publiquement lorsque le cabinet les aura approuvés.

Les ministres assurent toutefois que les quelque 78 000 résidants actuels des établissements de soins de longue durée financés par l'État sont entre bonnes mains.

«Notre système de surveillance des soins de longue durée met particulièrement l'accent sur la sécurité et la sûreté de nos résidants et nous continuerons à veiller à ce que tous nos foyers soient conformes à des normes de la plus haute qualité», ajoutent-ils.