Près de huit ans après les faits, le jury a déclaré ce matin Jean-Philippe Tremblay coupable du meurtre au premier degré de Pina Rizzi, cette maquilleuse et coiffeuse de stars dont la dépouille avait été retrouvée enroulée dans un tapis près de la rue Notre-Dame, en 2009.

M. Tremblay, aujourd'hui âgé 28 ans, avait échappé à la justice pendant des années. Il avait refait sa vie au Saguenay et avait eu trois enfants. Jusqu'à ce qu'il soit trahi pour son ADN, à la suite d'une plainte portée par sa nouvelle conjointe. Aujourd'hui, il a été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération avant 25 ans. 

«Merci, merci, merci pour avoir rendu un verdict juste pour ma soeur, qui ne peut plus parler pour elle-même», a déclaré Mary Rizzi, la soeur de la victime, en s'adressant aux jurés dans la salle d'audience. Elle a aussi remercié les enquêteurs du SPVM, la procureure de la couronne et «tout le système judiciaire».

Une partie des faits demeurent nébuleux, car personne n'était avec le meurtrier et sa victime au moment des faits. Mme Rizzi aurait rencontré M. Tremblay, qui était à l'époque militaire à Saint-Jean-sur-Richelieu, au terme d'une soirée passée dans un bar. Les deux se seraient rendus dans un petit cabanon près d'un immeuble désaffecté du Centre-Sud. L'ADN de Tremblay a été retrouvé sur place. Une caméra l'a filmé en train de traîner la femme sur le sol.

En interrogatoire avec la police, il disait l'avoir tuée «sans le vouloir». L'accusé n'avait pas témoigné à son procès mais il s'est adressé à la cour hier.

«Je voudrais m'excuser à la famille et aux amis. Je suis vraiment désolé de ce qui est arrivé à Mme Pina Rizzi. Ça n'a jamais été mon intention. Depuis huit années je ne fais que penser à ça», a-t-il dit avant de reprendre le chemin des cellules.

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Le destin tragique d'une coiffeuse de stars

Pina Rizzi se posait là où son travail de coiffeuse de plateau et ses amours la menaient. Los Angeles, New York, Tokyo, Paris, Londres, Bali, et bien sûr Montréal, sa ville d'origine... Sa vie bohème et trépidante filait comme un joyeux road movie. Le 2 août 2009, au petit matin, Jean-Philippe Tremblay, rencontré par hasard au centre-ville de Montréal, a scénarisé les dernières minutes du film, pour le faire basculer dans l'horreur. Le procès de Tremblay s'est conclu cette semaine et le verdict de culpabilité vient de tomber. La Presse+ a présenté ce matin deux articles, l'un portant sur Pina Rizzi et l'autre sur Jean-Philippe Tremblay:

« Quelle bad luck qu'elle ait rencontré ce fou-là »

Comment Jean-Philippe Tremblay s'est trahi