Pour avoir tenté d'étrangler une enfant de onze ans qu'il connaissait, avec sa corde à danser, en mai 2013, et l'avoir laissée pour morte dans une ruelle, un homme a écopé 15 ans de prison, jeudi, à Montréal.

«C'est un crime odieux», a dit la juge Silvie Kovacevich, au moment d'imposer la sentence. Elle n'a trouvé aucune circonstance atténuante à l'individu de 45 ans, hormis le fait qu'il n'avait pas d'antécédent judiciaire. Il faut cependant dire que l'homme ne vit pas au Canada depuis très longtemps. Originaire du Sri Lanka, il est arrivé en 2008. Il est donc fort probable qu'il soit expulsé du pays après avoir purgé sa peine, selon son avocate, Me Sharon Sandiford.

Les faits sont survenus le 26 mai 2013 dans l'arrondissement Saint-Laurent. La jeune fille demeurait avec sa mère. L'homme, dont on ne peut révéler l'identité pour protéger celle de l'enfant, demeurait dans une pièce attenante, et veillait sur la petite quand la mère s'absentait pour travailler. Le jour fatidique, il faisait essayer des colliers à l'enfant, quand il lui avait soudainement passé sa corde à danser autour du cou et avait serré. La juge a signalé que ce faisant, il avait dit à la petite : «je vais te tuer, mais je ne te ferai pas mal.»

Dehors

L'homme avait ensuite traîné l'enfant dehors, notamment en la tirant par les cheveux, et l'avait abandonnée dans la ruelle, pas très loin du domicile.

L'enfant n'était pas morte. Elle est revenue à elle après un certain temps. Il pleuvait, elle avait toujours la corde autour du cou. Elle s'est rendue jusque chez une amie, d'où l'alerte a été donnée. L'homme a été arrêté dans la soirée, alors qu'il se trouvait dans un autobus de la STM.

L'enfant est restée six jours à l'hôpital. Elle et sa mère disent faire des cauchemars et vivre dans la crainte de revoir l'homme en question. La femme a arrêté de travailler pour s'occuper de sa fille.

L'avocate du ministère public, Me Nadine Haviernick, demandait 17 ans de prison, tandis que la défense proposait de neuf à dix ans. La juge a opté pour 15 ans. Cette peine sera toutefois amputée de la détention préventive qui est comptée en temps et demi. C'est donc une peine de neuf ans que Monsieur devra purger à partir d'aujourd'hui.