Un ancien agent du contre-terrorisme à la Gendarmerie royale du Canada a été condamné mercredi à une peine de 15 ans de prison pour avoir torturé et séquestré son jeune garçon dans le sous-sol de la maison familiale, à Ottawa.

Le mois dernier, lors des observations sur la peine, l'inculpé, que l'on ne peut nommer afin de protéger l'identité de la victime, s'était excusé pour avoir agi en «monstre» avec son fils.

Le garçon n'avait que onze ans lorsqu'il a réussi à s'enfuir de chez lui, en février 2013. On l'avait alors retrouvé errant dans son quartier d'Ottawa, décharné et assoiffé. La police a par la suite arrêté le père et sa conjointe. 

Son père le battait, l'affamait et l'humiliait en l'enchaînant à un poteau du sous-sol de la résidence familiale du secteur Kanata, à Ottawa.

Pendant ce temps, les deux autres fils, nés d'une autre union, mangeaient à leur faim et étaient traités convenablement.

Le juge a rappelé des épisodes où le père a brûlé les parties génitales de son fils, avec un briquet à barbecue.

Il l'a, à une autre reprise, filmé en lui disant qu'il était le démon. Le fils était alors dénudé dans le même sous-sol.

La Couronne, compte tenu du caractère horrible des sévices infligés, avait recommandé une peine cumulative de 23 ans de prison. La défense, s'appuyant sur la jurisprudence récente, avait souhaité une peine de cinq à sept ans de prison.

Le tribunal a tranché et imposé mercredi une peine de 15 ans de prison. Si l'on tient compte de la détention préventive, l'inculpé, âgé de 45 ans, est finalement condamné à 13 ans et deux mois.

La femme de l'inculpé - et mère adoptive du garçon - avait été reconnue coupable d'agression armée et de manquement au devoir de fournir les choses nécessaires à l'existence; elle avait été condamnée à une peine de trois ans de prison.

- Avec Louis-Denis Ebacher, Le Droit