L'ex-maire de Montréal par intérim, Michael Applebaum, a été condamné à 12 mois de prison ferme et à deux ans de probation. La juge Louise Provost lui a imposé cette peine, jeudi, au palais de justice de Montréal. Au terme de son procès, en janvier dernier, l'ex-politicien de 54 ans avait été déclaré coupable de fraude contre le gouvernement, abus de confiance, corruption dans les affaires municipales et complot.

M. Applebaum était maire de l'arrondissement Côte-des-Neiges/Notre-Dame-de-Grâce (CDN/NDG), à l'époque des faits, entre 2006 et 2011. Ceux-ci avaient trait à des pots de vin totalisant environ 50 000 $ et étaient liés à deux projets immobiliers: le premier, Troie, visait à démolir un immeuble résidentiel pour y ériger des résidences universitaires dans CDN. Le second avait pour but d'obtenir la gérance du nouveau complexe aquatique dans NDG.  Les promoteurs de ces deux projets sont venus témoigner au procès de M. Applebaum. Leurs témoignages venaient donner du poids à celui du témoin principal de la poursuite, Hugo Tremblay, qui a été attaché de presse, puis chef de cabinet pour Applebaum, entre 2006 et 2011.

M. Tremblay a raconté que M. Applebaum l'avait initié aux rouages de la corruption et du financement politique illégal dès son entrée en poste. M. Tremblay a expliqué qu'il devait demander «un effort politique supplémentaire» aux promoteurs qui espéraient faire cheminer leur dossier positivement. M. Applebaum et lui se partageaient ensuite l'argent obtenu.

M. Applebaum n'a pas témoigné à son procès. Au regard de la preuve présentée, la juge Provost a été convaincue hors de tout doute raisonnable de la culpabilité de M. Applebaum.

Lors des représentations sur la peine, la procureure de la Couronne Nathalie Kleber avait proposé deux ans de prison, tandis que l'avocat de la défense Pierre Teasdale avait suggéré une peine avec sursis ou mixte, pouvant inclure de la prison de façon discontinue (les fins de semaine) et des travaux communautaires.

M. Applebaum avait été arrêté en juin 2013 en lien avec la présente affaire. Il était alors maire par intérim de la Ville de Montréal depuis six mois. Il avait démissionné de son poste, tout en clamant son innocence. Sans emploi, il était ensuite revenu à son métier d'agent d'immeubles.

Il est à noter que l'ex-directeur des permis de CND/NDG, Jean-Yves Bisson, de même que le conseiller Saulie Zajdel, qui avaient été accusés eux aussi en lien avec cette affaire, ont réglé leur dossier en 2015. Ils ont admis avoir reçu environ 10 000 $ chacun en pots de vin, et ont plaidé coupables à des accusations de corruption. M. Zajdel a aussi admis sa culpabilité à abus de confiance. Ils ont écopé d'une peine avec sursis, de travaux communautaires et l'obligation de faire un don, soit 13 000 $ pour M. Bisson, et 10 000 $ pour M. Zajdel.