Une ex-skieuse de la division Laurentienne de ski alpin se souvient que Bertrand Charest lui a mis la main dans les culottes, une certaine journée de la saison de ski 95-96. C'est arrivé alors qu'il conduisait une vanne blanche et qu'elle était assise du côté passager. Une autre skieuse dormait sur la banquette arrière. Ils étaient partis de Mont-Tremblant et se dirigeaient vers Ottawa quand c'est arrivé.

C'est ce que Kim, septième victime alléguée de l'ex-entraîneur de ski, a raconté mercredi matin au procès de M. Charest. Elle se souvient aussi qu'une autre fois, alors qu'elle travaillait chez M. Charest à racler le terrain à Saint-Jovite, à l'été 1997, celui-ci l'avait plaquée sur un mur, et l'avait embrassée. Ce n'était pas allé plus loin. Elle avait 18 ans. Ce sont les seuls incidents à caractère sexuel qui sont survenus avec elle. Elle affirme cependant avoir vu M. Charest baisser les pantalons de sport des filles devant tout le monde, pendant les joutes de soccer ou de basketball. Ça lui est arrivé à elle aussi, et elle trouvait cela bien déplaisant. « Ça n'arrivait pas à chaque fois, mais c'était humiliant. »

Kim a décrit M. Charest comme un bon coach, un charmeur avec une attitude mielleuse. Elle se sentait un peu amoureuse de lui. Mais M. Charest pouvait passer de gentil à mesquin. Il lui passait des commentaires quand elle était à l'entraînement et il lui avait donné un surnom. Il en donnait aussi à d'autres filles.

Kim ne faisait pas plus de cas que ça de ces comportements, car, dit-elle, « ça faisait partie de l'équipe, de l'univers dans lequel j'étais, même si ça me déplaisait énormément. » 

Kim a cessé de faire de la compétition au moment où elle venait d'être acceptée sur l'équipe canadienne junior. Elle avait perdu l'intérêt. 

L'avocat de la défense, Antonio Cabral, a longuement contre interrogé Kim, pour mettre en évidence des contractions entre la déposition qu'elle a donnée à la police, en mars 2015, et son témoignage actuel. Le procès se poursuit devant le juge Sylvain Lépine.