L'ex-maire de l'arrondissement de Montréal-Nord et policier à la retraite, Gilles Deguire, a plaidé coupable jeudi matin, à une accusation d'attouchements sexuels à l'égard d'une jeune fille de moins de 16 ans.

Gilles Deguire était aussi accusé d'agression sexuelle, accusation que la Couronne a décidé de laisser tomber.

La Couronne a aussi modifié l'accusation d'attouchements pour être portée de façon sommaire, ce qui signifie une moindre gravité. Il y a tout de même une peine minimale de prison, qui est de trois mois. Le maximum est de 18 mois. Les représentations sur l'observation auront lieu le 24 mars. D'ici là, un rapport avant sentence sera confectionné, afin d'éclairer la Cour au sujet de M. Deguire.

L'audience qui se déroulait devant la juge Myriam Lachance n'a duré que quelques minutes. M. Deguire a plaidé coupable en présence de ses avocats, Frank Pappas et Alexandre Bergevin. La procureure de la Couronne Louise Blais a résumé les faits, qui se sont produits entre le 1er décembre 2013 et le 23 octobre 2015. L'identité de la victime fait bien sûr l'objet d'une ordonnance de non-publication. L'adolescente avait entre 13 et 15 ans. Le premier événement s'est produit dans un chalet en décembre 2013, pendant le congé des Fêtes. Il l'a collée sur un divan et l'a embrassée. La jeune fille a décrit ce baiser comme celui d'un chum à sa blonde. Par la suite, quand il se trouvait seul avec elle, M. Deguire lui donnait des becs sur la bouche et avec la langue.Le 15 octobre 2015, M. Deguire devait conduire la jeune fille à un endroit. Craignant qu'il ne lui fasse des attouchements, l'adolescente a prétexté un mal de jambe pour s'asseoir sur la banquette arrière. Mais M. Deguire lui a dit qu'il pouvait reculer le siège avant, et la jeune fille y a pris place. Il lui a flatté la cuisse et lui a pris la main. À un certain moment, il a fait un mouvement de haut en bas au niveau des parties de la jeune fille, par-dessus ses vêtements. Elle lui a dit de la lâcher et s'est retournée. Selon le récit de Me Blais, il a continué le même geste. Il a arrêté sa voiture à côté d'un boisé, s'est excusé, a embrassé la jeune fille sur la bouche et celle-ci est descendue de voiture.

Pourquoi avoir changé de cap dans ce dossier, et y aller par infraction sommaire ? Après l'audience, Me Blais a expliqué aux journalistes que la décision avait été prise après discussions avec les avocats de la défense, la victime et ses proches. « Nous en sommes venus à la conclusion qu'un règlement par voie sommaire était la meilleure façon de terminer ce dossier, tant dans l'intérêt de la victime que dans l'intérêt de la société. Il ne faut pas oublier dans tout ça que la victime n'aura pas à témoigner. »