Le sort de l'ancien organisateur libéral Jacques Corriveau est maintenant entre les mains du jury. Ce dernier a entamé ses délibérations en milieu d'après-midi aujourd'hui. Les jurés seront séquestrés jusqu'à ce qu'ils arrivent à un verdict.

M. Corriveau, 83 ans, est accusé de trafic d'influence, fabrication de faux documents et blanchiment d'argent. Le ministère public lui reproche d'avoir agi comme intermédiaire pour favoriser l'octroi de commandites, entre 1997 et 2003, ce qui lui aurait rapporté environ 7 millions. Il demandait une commission de 17,5 %, selon la preuve de la Couronne. 

L'avocat Gérald Soulière a reconnu que M. Corriveau était une personne «importante» au sein du parti, et un proche du premier ministre Jean Chrétien et de son épouse Aline. Mais selon lui, la preuve qu'il s'est servi de son influence dans l'affaire des commandites n'a pas été faite à son procès.

Me Soulière évalue que le procès était compliqué. «Il y a des dossiers de meurtre, avec des accusations beaucoup plus graves, qui sont beaucoup plus simples techniquement. C'est un dossier étonnamment compliqué. C'est une accusation rarement portée (le trafic d'influence)», a fait valoir l'avocat, à sa sortie de la salle d'audience.

M. Corriveau n'a pas témoigné à son procès. C'est son droit, «on n'a pas le droit de commenter», a indiqué Me Soulière. Il concède que le jury pourrait se poser des questions. Mais il estime que le jury pourrait aussi se questionner sur le fait que certaines personnes, comme Charles Guité, haut fonctionnaire fédéral qui s'est d'abord occupé des commandites, et le publicitaire Jean Lafleur, qui avait obtenu 65 millions en commandites pour son agence, n'ont pas témoigné. Ceux-ci ont été condamnés dans le passé, en lien avec le scandale des commandites.