Renouer avec le crime après des années de réhabilitation n'a pas été profitable pour Richard Desrosiers. L'homme de 65 ans a été condamné à sept ans de prison, jeudi le 9 juin à Montréal, pour son implication, avec d'autres, dans le trafic de cocaïne.

C'est la suggestion que les avocats des deux parties avaient proposée et que le juge André Vincent a entérinée, la semaine dernière. Arrêtés en 2013, M. Desrosiers et ses complices, Jean-Philippe Guérette, Michel Bouchard et Souhila Boumali, ont finalement plaidé coupable, mercredi dernier, à des accusations de possession de cocaïne pour fins de trafic et complot. Ils avaient été interceptés le 12 novembre 2013, à Saint-Henri. Les policiers avaient saisi par la même occasion 124 kg de cocaïne et 12 kg de méthamphétamine (crystal meth).

L'enquête avait commencé en août 2013, après que des informations signalant une cache de drogue étaient parvenues aux policiers. La cache en question était située rue Agnès, et le bail était au nom de Mme Souhila Boumali et de M. Guérette.

La filature mise en place a porté ses fruits le 13 novembre. Ce jour-là, M. Guérette est monté dans un véhicule conduit par Richard Desrosiers. Ils se sont rendus dans le stationnement d'Ikea, se sont garés près d'une Kia sans occupant. Ils ont alors pris des sacs lourds dans la Kia et les ont placés dans leur voiture, puis sont retournés dans un stationnement près de la rue Agnès. Les paquets ont été déchargés, puis M. Desrosiers est reparti avec l'un d'eux. Il a été arrêté quelques coins de rue plus loin. Le sac sport dans sa voiture contenait 10 kg de cocaïne séparés en 10 paquets.

Dans des circonstances semblables, le même jour, M. Guérette a été arrêté en possession de 30 kg de cocaïne, tandis que M. Bouchard avait 54 kg de cocaïne et 12 kg de méthamphétamine.

La peine suggérée pour M. Guérette est de neuf ans. Il semble acquis que le juge Vincent va entériner les suggestions. Il doit rendre sa décision jeudi matin. En ce qui concerne M. Bouchard et Mme Boumali, qui sont en liberté pour le moment, ils recevront leur peine à l'automne.

UN EXEMPLE

M. Desrosiers, ancien voleur de banques, a écumé les bagnes de la province dans les années 70 avant de rentrer dans le droit chemin dans les années 90. Il était devenu l'exemple même d'une réhabilitation réussie et travaillait dans un organisme qui venait en aide aux détenus qui purgeaient de longues peines. Il avait obtenu son pardon, pouvait voyager partout, et on l'invitait comme conférencier. Il était très connu au palais de justice de Montréal.

En soustrayant la détention préventive qui est comptée à temps et demi, c'est une peine d'un peu plus de trois ans que M. Desrosiers a reçue, la semaine dernière.