L'adolescent montréalais reconnu coupable de terrorisme en décembre dernier vient d'être condamné à une peine de trois ans de surveillance, dont la moitié en garde fermée.

Il passera ensuite huit mois dans la collectivité, suivis d'un an de probation durant laquelle il devra se soumettre à plusieurs conditions, dont celle de ne pas se trouver dans le quadrilatère où a pignon sur rue le Collège de Maisonneuve.

Avec ces trois années de surveillance, le garçon écope de la peine maximale prévue par la loi. Elle a été prononcée ce matin par ma juge Dominique Wilhelmy en Chambre de la jeunesse de Montréal devant une salle bondée de journalistes et d'intervenants.

L'adolescent - qui avait 15 ans au moment des crimes - a été jugé coupable d'avoir voulu quitter le Canada pour participer aux activités d'un groupe terroriste à l'étranger, soit le groupe État islamique (EI), ainsi que d'avoir commis un vol qualifié en association avec cette même organisation. 

C'est son père qui l'a dénoncé en octobre 2014.

Depuis, le garçon est en centre jeunesse, où les experts de la défense et de la couronne s'entendent pour dire que sa vision de la religion a changé et qu'il fait du progrès.

Le garçon consulte notamment un imam qui l'a grandement aidé.

«Les relations avec mon garçon ont changé, a dit son père devant la cour. Après qu'il nous ait souhaité la mort, les relations d'amour sont redevenues normales.»

L'accusé a écouté le témoignage de son père en silence, tête baissée et poings serrés.

«C'est un adolescent, a noté l'avocat de la défense Tiago Murias. Mon client voit la peine avec sérénité. Il l'a trouvé juste.»

L'avocat a qualifié le jeune de «victime d'une propagande épouvantable.»

«Il demeure un musulman pratiquant et c'est son droit. Ce n'est pas la religion qui est le problème. Il est fier de ses origines, mais il sait que la civilisation arabe en est une de paix et d'amour.»