La jeune femme qui affirme avoir eu des relations sexuelles avec l'auteur Maxime Roussy alors qu'elle était adolescente, était jalouse. Elle était par ailleurs en guerre avec son propre père, et a été hospitalisée en psychiatrie.

C'est ce que l'avocate de la défense, Valentina Corsetti, a mis en exergue, mercredi, en interrogeant la victime alléguée, aujourd'hui âgée de 22 ans.

Karine, nom fictif, admet que sa relation n'était pas bonne avec son père, pendant son adolescence. Elle en parlait à Maxime Roussy, dans leurs échanges sur Internet. Elle lui disait que son père lui passait des commentaires déplaisants, et qu'il l'avait frappée. Roussy s'en inquiétait, lui recommandait d'en parler à sa mère, à une travailleuse sociale, ou à un avocat, pour «casser son pouvoir.»

Karine nie cependant avoir dit à Roussy, en novembre 2008, que son père l'avait déjà agressée sexuellement.

«Jamais. Je n'ai jamais dit ça», a assuré Karine, ce matin. Elle affirme aussi qu'elle blaguait quand, à quelques reprises, elle disait qu'elle voulait «tuer» son père.

Me Corsetti revisite la volumineuse correspondance qu'ont entretenu l'écrivain jeunesse, et Karine. L'avocate s'attarde à des passages qui n'ont pas été relevés par la Couronne.

En mai 2010, Karine, alors âgée de 15 ans, s'est retrouvée à l'hôpital Sainte-Justine pour des problèmes physiques et de santé mentale. Elle craignait avoir un TOC (trouble obsessif compulsif), et pensait qu'elle était bipolaire.

«Vous avez eu un diagnostic de TOC sexuel par la suite», lui a demandé l'avocate?

Karine a assuré que non, elle n'avait jamais eu ce diagnostic.

Le procès se poursuit cet après-midi.

Rappelons que M. Roussy, 40 ans, auteur de romans jeunesse, dont Pakkal et Le blogue de Namasté, est accusé de leurre sur Internet et ainsi que de crimes sexuels à l'endroit de Karine. Les faits reprochés se seraient produits entre le 4 juillet 2006, alors que Karine avait 12 ans, et le 4 juillet 2010. Selon le témoignage de la jeune femme, Roussy l'a initiée au sadomasochisme.