Les jurés au procès de Dennis Oland, au Nouveau-Brunswick, ont commencé leurs délibérations pour déterminer le verdict qui attendra l'individu accusé du meurtre non prémédité de son père, l'homme d'affaires Richard Oland.

Dennis Oland a plaidé non coupable à l'accusation qui pèse contre lui en lien avec la mort de son père, dont le corps a été retrouvé dans son bureau de Saint-Jean le 7 juillet 2011.

L'accusé affichait un regard sérieux alors que les quatre femmes et huit hommes du jury quittaient la salle d'audience de la Cour du Banc de la Reine du Nouveau-Brunswick.

Le juge John Walsh a passé les deux derniers jours à livrer ses instructions finales aux jurés, analysant le témoignage des quelque 50 témoins. Il leur a répété qu'ils devaient être convaincus «hors de tout doute raisonnable» de la culpabilité d'Oland s'ils décidaient de le condamner.

Il a ajouté que si les jurés avaient cru Dennis Oland lors de son témoignage - plaidant qu'il n'avait pas commis ce crime - ils devraient conclure à sa non-culpabilité.

S'ils ne croient pas l'accusé, mais qu'ils conservent tout de même quelque doute que ce soit, ils seront également forcés de l'innocenter, a poursuivi le juge Walsh.

«Un doute raisonnable est basé sur la raison et le sens commun. C'est un doute qui émane logiquement de la preuve ou d'un manque de preuve», a-t-il expliqué.

Le juge Walsh a révisé la déclaration de Dennis Oland à la police le 7 juillet 2011, ainsi que son témoignage lors du procès, précisant que le jury devrait considérer cette preuve sur un pied d'égalité avec celle présentée par les autres témoins.

«J'essaie seulement de vous aider, pas de vous dire quoi décider», a-t-il soutenu.

Problèmes sur la scène de crime

Richard Oland, âgé de 69 ans, a été retrouvé face contre terre dans une mare de sang à son bureau, le 7 juillet 2011. Son fils l'avait visité la veille.

Plus tôt, mercredi, le juge a également déclaré qu'il avait relevé plusieurs problèmes dans le travail policier effectué sur la scène de crime, notamment sur le fait que trop gens y avaient eu accès et qu'une salle de bain n'avait pas été convenablement protégée par un périmètre de sécurité.

Le juge Walsh a ajouté avoir noté l'absence sur la scène de crime de preuves techniques démontrant la présence de quiconque, y compris celle de Dennis Oland. Il n'y avait également aucune preuve liée au crime dans la voiture de Dennis Oland, ni sur son Blackberry ou sur les souliers qui ont été saisis à son domicile.

Il a ajouté que le jury serait responsable de déterminer ce qui s'est passé avec le veston de sport de l'accusé, sur lequel ont été retrouvées des traces de sang de son père.

Dans ses instructions, mercredi, le juge a rappelé que Richard Oland était reconnu pour parler de près avec ses interlocuteurs, les touchant généralement à plusieurs reprises. Dennis Oland avait expliqué lors de son témoignage que son père se rongeait les ongles et qu'il avait souvent des croûtes sur son cuir chevelu. Oland a ajouté que son père avait pu être en contact quelques fois avec son veston.

Le juge Walsh a conclu que le verdict de culpabilité ou de non-culpabilité devrait être unanime. «Gardez un esprit ouvert, mais pas une tête vide. Écoutez ce que les autres jurés ont à dire. Les jurés sont les juges», a-t-il affirmé.