La femme au centre du procès de Patrick Brazeau pour voies de fait et agression sexuelle a expliqué vendredi à la Cour qu'elle avait craint pour sa vie au cours de sa présumée altercation avec le sénateur déchu, il y a deux ans.

L'avocat de la défense, MGérard Larocque, a noté que c'était la première fois que la plaignante, dont l'identité est frappée d'un interdit de publication, affirmait une telle chose.

Elle a fait cette déclaration après plus de cinq jours de contre-interrogatoire de la part de MLarocque. La dame anglophone témoigne avec un interprète, car le procès se déroule entièrement en français.

Interrogée par la défense, la plaignante a admis qu'elle n'avait jamais révélé cette peur dans ses précédents témoignages.

Elle a par la suite éclaté en sanglots à la barre, alors que MLarocque la pressait de questions sur le fait qu'elle était demeurée dans la maison alors qu'elle était terrifiée. Elle a dit qu'elle ne pouvait se souvenir de tout, parce qu'il lui était «difficile» de témoigner en présence de son agresseur.

L'avocat de la défense affirme que la présumée victime souffre d'agressivité et qu'elle est sujette à des pertes de contrôle. Il tente également de prouver qu'elle est à l'origine de la confrontation qui a mené à l'arrestation de Patrick Brazeau. Elle l'aurait frappé en février 2013, tout comme un an plus tôt.

Celle-ci affirme plutôt que M. Brazeau l'a poussée en bas d'un escalier, l'a étranglée, a frappé sa tête contre un mur et l'a agressée sexuellement.

La femme, dont le témoignage s'est terminé vendredi, a nié avoir frappé l'accusé. Celui-ci devrait témoigner pour sa propre défense les 15 et 16 septembre prochain.

L'ancien sénateur - le Parti conservateur l'a expulsé de son caucus peu après son arrestation - a déjà plaidé non coupable aux accusations portées contre lui.

À l'issue de ce procès, M. Brazeau n'en aura pas fini avec la justice: un autre procès doit s'amorcer le 29 mars 2016 pour des accusations de fraude et d'abus de confiance, relativement à ses dépenses à la Chambre haute. Il a déjà plaidé non coupable à ces accusations.

Dans une autre affaire remontant à avril 2014, le sénateur déchu est accusé de voies de fait sur une femme et un homme, de possession de stupéfiants, de menaces de mort et de bris de conditions de probation. Il a aussi plaidé non coupable à l'ensemble de ces accusations.