Sur le web, avec ses interlocuteurs avec qui il échangeait de la pornographie infantile, le diacre William Kokesch disait «adorer être un pédophile.» Mardi, juste avant d'être condamné à deux ans moins un jour de prison, l'homme de 68 ans avait la voix cassée par les sanglots quand il exprimé ses remords pour avoir collectionné et distribué de la pornographie infantile sur le web. Son arrestation lui a néanmoins permis de se faire soigner, a-t-il fait valoir.

Celui qui a aussi été journaliste et directeur des communications pour la Conférence canadienne des évêques catholiques dans le passé a plaidé coupable à des accusations de possession, production et distribution de pornographie infantile. C'est une enquête policière de Vancouver qui a mené à l'arrestation de M. Kokesch, dans la région montréalaise, le 20 décembre 2012. Une fouille de ses ordinateurs a permis de découvrir 99 000 photos et plus de 22 000 vidéos montrant des enfants de cinq ans et moins dans des positions sexuelles explicites. Les faits qui lui étaient reprochés se sont produits entre septembre 2011 et novembre 2011.  

La procureure Nadine Haviernick a insisté sur la «quantité extraordinaire» d'images et leur caractère scandaleux. Mais elle a aussi parlé du chemin accompli par M. Kokesch depuis sa mise en accusation. Il a entrepris une thérapie, reconnaît pleinement ses torts et chemine sur le chemin de la réhabilitation. Me Haviernick et Me Jonathan Gordon, qui représentait M. Kokesch, ont fait une recommandation conjointe de deux ans moins un jour de prison, que la juge Isabelle Rheault a entérinée. 

M. Kokesch a pris la parole en salle d'audience pour présenter ses excuses, remercier ceux qui l'ont soutenu, et encourager ceux qui seraient dans sa situation à demander de l'aide.

«Les 27 derniers mois m'ont permis de reconnaître les faiblesses qui ont joué un rôle dans ce que j'ai fait. Avec l'aide et le support d'une épouse extraordinaire, des amis proches, des voisins, groupes d'entraide et thérapie professionnelle que je suis, j'ai grandement mûri en tant que personne, et je reconstruis ma vie sur quelque chose de bon et sain», a fait valoir M. Kokesch. 

Le sexagénaire a ajouté qu'il n'avait jamais perdu sa foi et a signalé que son mariage était plus fort que jamais.

«Je demande à tous ceux qui sont dans la situation qui était la mienne de demander de l'aide. Cherchez une thérapie, que ce soit avec un thérapeute, un membre du clergé, un ami de confiance ou un groupe d'entraide. Demandez de l'aide pour cette maladie très  débilitante pour laquelle il y a de l'espoir.»

M. Kokesch a ensuite été menotté et a pris le chemin de la prison. Au terme de sa peine de prison, M. Kokesch sera soumis à une probation de trois ans, pendant laquelle il sera soumis à des conditions, dont celle de poursuivre sa thérapie et ne pas être seul en présence de jeunes de moins de 16 ans.